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        Choisir le bien !

Choisir le bien !

Homélie du 16ème Dimanche du Temps Ordinaire 2014 - 20 juillet 2014 - Mt 13, 24-43

Combien de fois n’ai-je pas entendu : « Enfin, mon père, comment voulez-vous que je crois quand je vois tout le mal qu’il y a dans le monde ! », ou encore « Quand on voit ce qui se passe dans le monde, si Dieu existait, il ne laisserait pas faire ! »

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C’est indéniable, le mal est présent dans le monde. Parfois avec des images épouvantables, les médias se chargent de nous le rappeler avec force de détails ! Alors, une double question surgit : Pourquoi y a-t-il tant de mal dans le monde ? Pourquoi l’arrivée du Royaume de Dieu n’a-t-elle pas balayé d’un seul coup toute souffrance et tout péché hors de ce monde ?

Et pourtant, si nous regardons autour de nous, il y a aussi beaucoup de bien qui s’accomplit dans le monde. Regardons l’engagement de certains dans le service du bien au sein de différents associations ou bien d’une manière discrète. Une fois encore des questions peuvent surgir dans notre tête et notre cœur : Comment se fait-il que tout se bien ne soit pas au-devant de la scène ? Pourquoi la lumière du bien ne vient-elle pas illuminer la vie du monde et transformer les cœurs ?

Il est vrai, chers frères et sœurs, nous vivons au cœur d’une réalité étonnante, véritablement paradoxale : le bien et le mal grandissent ensemble dans l’histoire de l’humanité, dans notre propre histoire. Comment essayer de comprendre cela et ainsi répondre aux questions qui se posent ?

La parabole du bon grain et de l’ivraie, que nous venons d’entendre, nous apporte des éléments de réponse.

D’ailleurs, dans son livre Mémoire et Identité [1], le saint Pape Jean Paul II écrit en parlant de la parabole du bon grain et de l’ivraie : « Cette parabole peut être comprise comme la clé de lecture de toute l’histoire de l’homme. Dans les diverses époques et avec des significations variées, le ‘blé’ croît avec ‘l’ivraie’, et ‘l’ivraie’ avec le ‘blé’. L’histoire de l’humanité est le théâtre de la coexistence du bien et du mal. Cela veut dire que, si le mal existe à côté du bien, le bien persévère donc à côté du mal et croît, pour ainsi dire, sur le même terrain, qui est la nature humaine. Cette dernière, en effet, n’a pas été détruite, elle n’est pas devenue complètement mauvaise, malgré le péché des origines. La nature a conservé sa propre capacité de bien, comme le montrent les faits qui se sont succédé aux différentes époques de l’histoire. »

Oui, ainsi que nous le révèle la parabole, le monde est le théâtre de deux semailles opposées : le Christ y sème le bon grain en vue de la moisson future. Un ennemi, que Jésus identifie au démon, y sème l’ivraie en vue de compromettre cette moisson. Mais la moisson aura lieu, dit le maître avec un bel optimisme, certain des réjouissances futures des moissonneurs. L’Amour de Dieu sera vainqueur de tout mal « au jour final de la moisson, quand le Fils de l’Homme enlèvera de son Royaume tous ceux qui font tomber les autres et qui commettent le mal. (…) Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père ».

Faisons une dernière remarque. Si le bien et le mal coexistent dans l’histoire de l’humanité, il est clair que le mal n’a pas la victoire. Le maître lui-même dit : « Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson ; et, au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Enlevez d’abord l’ivraie, liez-la en bottes pour la brûler ; quant au blé, rentrez-le dans mon grenier ». En d’autres termes, ils grandissent ensemble mais une limite est imposée au mal et c’est celle de la miséricorde. En effet, dans la parabole, le Seigneur donne à l’ivraie, c’est-à-dire les fils du mauvais, le temps nécessaire pour se convertir. Ce temps est celui de l’histoire ! « Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais sois vainqueur du mal par le bien », nous dit saint Paul dans l’épître aux Romains (12,21).

Alors, chers frères et sœurs bien-aimés, à notre tour accueillons cette parabole et, au lieu de désespérer face au mal qui envahit notre monde, et qui demeure dans notre vie, sachons regarder le bien qui pousse et grandit sans faire de bruit. Laissons la miséricorde faire son œuvre dans notre vie afin que par nous elle puisse faire son œuvre dans le monde. Gardons toujours nos yeux fixés sur le Seigneur afin de choisir le bien, de choisir la vie qu’il nous donne.

Amen.

Notes

[1Jean-Paul II, Mémoire et Identité, Flammarion, 2005, p.14s.

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