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      L’Esprit Saint dans la Première Alliance

L’Esprit Saint dans la Première Alliance

Lorsque que nous professons notre foi, nous disons de tout notre cœur que l’Esprit Saint a parlé par les prophètes. C’est pourquoi, méditant sur la présence active de la Troisième Personne de la Sainte Trinité, non seulement en Jésus mais aussi dans l’Église et donc en chacun d’entre nous, il nous est nécessaire de remonter jusqu’aux promesses faites à Israël.


D’ailleurs, Jean Paul II dans sa lettre encyclique sur l’Esprit Saint, datant de mai 1986, nous encourage à le faire :

« En considérant ce motif du Jubilé, il n’est pas possible de se limiter aux deux mille ans écoulés depuis la naissance du Christ. Il faut remonter en arrière, embrasser aussi toute l’action de l’Esprit Saint avant le Christ – depuis le commencement – dans le monde entier et spécialement dans l’économie de l’Ancienne Alliance. Cette action, en effet, en tout lieu et en tout temps, même en tout homme, s’est accomplie selon l’éternel dessein de salut, dans lequel elle est étroitement unie au mystère de l’Incarnation et de la Rédemption ; ce mystère avait lui-même exercé son influence sur ceux qui croyaient au Christ à venir. »

Juste une toute petite parenthèse dans notre réflexion. Vous avez pu voir le mot « économie » dans la citation de Jean Paul II. Ce terme n’a ici rien à voir avec la gestion des richesses matérielles. Il s’agit, conformément à l’étymologie première du mot grec, de « l’ordonnancement », de la sage « disposition », selon lesquels Dieu déploie dans le temps le salut de l’homme.

Mais continuons notre réflexion. Le mot hébreu traduit par « Esprit » est rouach, lequel désigne originellement le vent, puissance cosmique souvent divinisé en Proche Orient. Dans la Bible, au contraire, il n’est jamais employé pour une réalité intérieure au monde (comme le souffle de la vie humaine par exemple), mais il est toujours rapporté à l’action de Dieu Lui-même. Certes, sa nature personnelle n’apparaît pas encore clairement. Il s’agit plutôt d’une force encore anonyme, mais d’origine divine, intervenant dans la vie des hommes et du peuple en même temps que dans le cosmos.

Ainsi, cette force de l’Esprit de Dieu est une force de salut, capable de transformer des personnalités humaines afin d’éveiller en elles un comportement exceptionnel qui confortera le peuple dans sa vocation à l’alliance avec le Dieu saint d’Israël. Il faudrait reprendre toute l’histoire des Juges et des Rois pour bien s’en rendre compte (cf par exemple Jg 6, 34 ; 14, 6 ; 1S 10, 1.6 ; 11, 6 ; 16, 13). Des hommes frustres sont remodelés par la puissance de l’Esprit du Seigneur et reçoivent de Dieu une mission particulière pour libérer le Peuple d’Israël.

Les « Messies » régnants, les Rois, sont souvent décevants par leur infidélité à l’Alliance. C’est pourquoi, sous l’impulsion des prophètes, se développe après l’Exil un messianisme royal qui espère un Roi futur dont l’onction directe par Dieu lui-même fera non plus seulement « un » Messie, mais « LE » Messie, fils adoptif du Seigneur, entièrement pénétré par l’Esprit de Dieu qui « reposera » sur lui en plénitude (cf Is 11, 1-2). Remarquez que ces versets du prophète Isaïe sont repris dans la liturgie de l’Église pendant le temps de l’Avent, c’est-à-dire alors que nous nous préparons à accueillir le Christ.

La deuxième facette de l’œuvre de l’Esprit dans l’Ancien Testament se situe dans l’ordre du témoignage, par le pouvoir éclairant de la Parole. La sanctification du Peuple se fait non seulement par la force transformatrice de l’Esprit mais aussi par la puissance du témoignage des Prophètes. D’ailleurs, les grands Prophètes ont conscience d’être habités par l’Esprit de Dieu et, en pleine possession de leurs moyens, ils obéissent à une pression intérieure qu’ils assument avec toute leur conscience et qui les amène à « parler au nom de Dieu » (cf Am 3, 8 ; 7, 14-15 ; Jr 20, 7-9). Ainsi apparaît le lien entre l’Esprit de Dieu et la Parole de Dieu. Il se laisse déjà percevoir dans la célèbre rencontre d’Élie avec Dieu sur l’Horeb (cf 1R 19, 9-18). Investis puissamment par la Parole de Dieu, les prophètes deviennent des témoins par le ministère des quels l’Esprit éduque le peuple et rend gloire au Dieu de l’Alliance.

L’Esprit Saint sanctifie le Serviteur du Seigneur (cf Is 42, 1), qu’est le Christ par excellence et que nous sommes appelés à devenir par la grâce de notre baptême. L’Esprit qui comble le Serviteur apparaît clairement comme Celui qui consacre et sanctifie l’Élu du Seigneur, et tout son Peuple.

En effet, l’Esprit Saint est appelé à se répandre un jour sur tout le peuple comme une pluie bienfaisante (cf Is 32, 15 ; 44, 3), comme un souffle qui rend la vie à des ossements desséchés (cf Ez 37, 1-14). Parmi beaucoup d’autres textes (cf Is 59, 21 ; Jr 31, 31-34 ; Ps 51, 17 ; 143, 10 ; Za 12, 10), les deux témoins les plus éloquents de ce renouvellement des cœurs, de ce renouveau de l’Alliance, réalisés par l’effusion universelle de l’Esprit, sont les prophètes Joël et Ézéchiel. Joël, tout d’abord, dans ce passage que Pierre cite au jour de la Pentecôte parce qu’il vient d’en expérimenter l’accomplissement :

« Après cela je répandrai mon Esprit sur toute chair. Vos fils et vos filles prophétiseront, vos anciens auront des songes, vos jeunes gens des visions. Même sur les esclaves, hommes et femmes, en ces jours-là, je répandrai mon Esprit » (Jl 3, 1-2).

Ézéchiel, ensuite, dans ce passage ruisselant d’eau et d’Esprit Saint. On le lit la nuit de Pâques :

« Je répandrai sur vous une eau pure et vous serez purifiés ; de toutes vos souillures et de toutes vos idoles je vous purifierai. Et je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau, j’ôterai de votre chair le cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai mon Esprit en vous et je ferai que vous marchiez selon mes lois et que vous observiez et suiviez mes coutumes » (Ez 36, 25-27 ; cf Ez 11, 17-21).

Certes, il ne s’agit encore que d’une promesse formulée au futur : « Je répandrai mon Esprit sur la maison d’Israël » (Ez 39, 29). Elle ne se réalisera qu’avec la venue du Christ rempli de l’onction de l’Esprit, et l’effusion de cet Esprit à la Pentecôte. La Première Alliance en demeure au désir : « Ah ! si tu déchirais les cieux et si tu descendais… » (Is 63, 19). Mais quel désir ardent, et quel accomplissement !

À travers tout l’Ancien Testament, nous assistons au déploiement progressif d’une double promesse : celle qui concerne la venue du Messie et celle qui concerne l’effusion de l’Esprit. Le premier apportera en plénitude la Parole de Dieu ; le second apportera le Souffle qui intériorise l’énergie sanctifiante de la Parole.

Les évangiles accomplissent cette double promesse en montrant Jésus l’Envoyé du Père et en rapportant l’annonce faite par Jésus de la venue imminente de l’Esprit qui vient à la fois du Père et de Lui. La contemplation de cette double promesse nous conduit véritablement au cœur du mystère Trinitaire.

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