Paroisse de Lalleyriat - Le Poizat - Les Neyrolles - Nantua - 01 Ain
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          C’en est trop !

C’en est trop !

" Élie se leva, mangea et but. Puis, fortifié par cette nourriture, il marcha quarante jours et quarante nuits jusqu’à l’Horeb, la montagne de Dieu " (1R 19, 8)


La liturgie de l’Église nous donne de continuer la méditation de ce merveilleux chapitre 6 de l’évangile de saint Jean. Ce chapitre une véritable catéchèse sur l’Eucharistie, sa place et sa nécessité dans la vie chrétienne. On pourrait résumer les versets de ce dimanche en disant que dans l’Eucharistie le Christ se donne en nourriture pour nous permettre d’accomplir notre vocation d’homme : entrer dans la vie. « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie » nous dit Jésus.

Cela peut sembler un peu lointain de nos préoccupations quotidiennes. Or, il se trouve que la première lecture nous y plonge totalement.

Que voyons-nous ? Un prophète, Élie, choisi par Dieu qui est obligé de fuir l’hostilité des grands de ce monde et qui n’en peut plus. De plus tout est contre lui, même la nature avec l’ardeur du soleil. Au bout d’un certain moment, il dit tout simplement : STOP ! Dans un verset plein de réalisme, l’auteur sacré nous conduit au cœur de la profonde détresse d’Élie, une détresse telle qu’il en désire la mort : « Maintenant, Seigneur, c’en est trop ! Reprends ma vie : je ne vaux pas mieux que mes pères. » Ce qu’il vit est proche de ce que nous pouvons nous aussi traverser dans nos vies.

Élie découvre ses limites par rapport à la mission que Dieu lui donne. De même, il nous arrive aussi parfois de faire cette expérience douloureuse de nos limites face à tout ce que nous avons à faire. Le prophète baisse les bras mais en même temps il se tourne vers Dieu. L’homme peut avoir cette tentation de baisser les bras et alors de se laisser porter par les événements plutôt que de les vivre en profondeur. Élie, lui, dans cette tentation se tourne vers Dieu… et Dieu lui répond en lui donnant la nourriture nécessaire pour continuer la route, aussi rude qu’elle soit : « Lève-toi, et mange ! Autrement le chemin serait trop long pour toi. » Dieu ne change pas, il est et demeure le même hier, aujourd’hui, demain et toujours. Soyons certain que si nous appelons vers lui lorsque nous faisons cette expérience de nos limites, il nous répondra en nous donnant la nourriture nécessaire pour avancer dans la vie.

Chers frères et sœurs, qu’elle est cette nourriture qui nous permet de vivre ? C’est Jésus lui-même qui est le pain de vie. Certes nous pouvons avoir l’attitude des Juifs qui récriminent contre le Seigneur. Mais Jésus nous dit très clairement : « Moi, je suis le pain de la vie. » Oui, il est ce pain déposé à côté de notre tête, alors que nous n’en pouvons plus. Que se passe-t-il lorsque, comme le prophète Élie, nous nous levons, nous le prenons et nous le mangeons ? Il se passe une réalité intérieure tout à fait fondamentale, que le Pape Benoît XVIa même comparée à une fission nucléaire, qui peu à peu vient changer notre être et, au travers des explosions intimes de l’Amour, vient transformer le monde. Dans l’Eucharistie, le Seigneur Jésus transforme nos limites, dues à nos faiblesses et notre péché, par la force de son Amour. Dans l’Eucharistie, l’heure de Jésus devient notre heure ! C’est-à-dire l’heure de l’expression intérieure de la puissance d’aimer ! Dans l’Eucharistie, Jésus nous introduit dans le mystère du Père parce qu’il nous unit à lui. « Certes, personne n’a jamais vu le Père, sinon celui qui vient de Dieu : celui-là seul a vu le Père. »

L’Eucharistie nous donne de pouvoir vivre ainsi que nous le demande saint Paul : « Vivez dans l’amour, comme le Christ nous a aimés et s’est livré pour nous en offrant à Dieu le sacrifice qui pouvait lui plaire. » Et le sacrifice qui plait à Dieu c’est celui de notre vie telle qu’elle est, c’est-à-dire avec ses limites, ses joies, ses peines, et cela quoiqu’il arrive même si cela semble tout à fait impossible et inenvisageable.

Chers frères et sœurs bien-aimés, ne restons pas inerte à côté de ce trésor du Pain de Vie. Approchons-nous de Jésus qui s’approche de nous. Prenons le temps de le recevoir dans l’Eucharistie dominicale, aidons notre entourage à venir régulièrement jusqu’à Jésus en venant participer à la Messe. Ainsi qu’a pu le dire le Pape Benoît XVI aux jeunes en 2005 : « Quelquefois, dans un premier temps, il peut s’avérer plutôt mal commode de devoir prévoir aussi la Messe dans le programme du dimanche. Mais si vous en prenez l’engagement, vous constaterez aussi que c’est précisément ce qui donne le juste centre au temps libre. Ne vous laissez pas dissuader de participer à l’Eucharistie dominicale et aidez aussi les autres à la découvrir. Parce que la joie dont nous avons besoin se dégage d’elle, nous devons assurément apprendre à en comprendre toujours plus la profondeur, nous devons apprendre à l’aimer. Engageons-nous en ce sens - cela en vaut la peine ! » Aujourd’hui, nous ne pouvons plus dire, c’en est trop, car Jésus est le Pain de Vie !

Amen

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