Paroisse de Lalleyriat - Le Poizat - Les Neyrolles - Nantua - 01 Ain
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        « Je vous ai transmis ce que j’ai reçu »

« Je vous ai transmis ce que j’ai reçu »

Jeudi Saint 2009

Ouvrons tout grand notre cœur afin de nous laisser toucher par ce que saint Paul nous dit.


Chers frères et sœurs, par cette Messe au cours de laquelle nous faisons mémoire de l’institution de l’Eucharistie et du Sacerdoce, nous entrons dans les grandes célébrations du Triduum Pascal. L’Église nous invite à marcher à la suite du Christ afin d’entrer avec lui dans le mystère de sa passion, de sa mort et de sa résurrection. Entrer, oui ! Mais pas simplement, il s’agit de vivre avec lui ce grand mystère de l’Amour miséricordieux du Père qu’Il nous a pleinement révélé.

Tout au long de ces jours saints, saint Paul va nous servir de guide. Alors ouvrons tout grand notre cœur afin de nous laisser toucher par ce qu’il nous dit.

Et que nous dit-il aujourd’hui ? « Je vous ai transmis ce que j’ai reçu de la tradition qui vient du Seigneur ». La prédication de Paul n’est pas une création spéculative qu’il aurait inventée en dehors d’une réalité existentielle. Non. Saint Paul donne ce qu’il a lui-même reçu. Il s’inscrit dans la Tradition qui vient du Seigneur. Sa prédication, si elle passe par lui, ne vient pas de lui, mais du Seigneur. C’est parce qu’il vit dans une intimité avec Jésus qu’il peut nous transmettre la vérité de l’Évangile.

Certes, dans les versets de la première lettre aux Corinthiens, saint Paul nous transmet ce qu’il a reçu en parlant du repas du Seigneur et donc de l’Eucharistie. Alors qu’à son tour il prêche, on peut penser que saint Paul sait que la prédication de Jésus n’a pas toujours rencontré un accueil chaleureux et instantané. Par exemple, si nous reprenons l’évangile de Saint Jean, alors que Jésus vient de terminer le discours sur le Pain de Vie, voilà que la réaction est plutôt violente : « Ce qu’il dit là est intolérable, on ne peut pas continuer à l’écouter ! » De fait, il venait de dire : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie. » A ce moment là, beaucoup de disciples ont fait défection. C’est alors que Jésus interroge les douze. Et Pierre de répondre : « « Seigneur, vers qui pourrions-nous aller ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint, le Saint de Dieu. »

Pierre avait-il fait une profonde réflexion théologique sur la présence réelle de Jésus. Personnellement, je ne pense pas. Mais, il avait fait une expérience de la présence de Jésus dans sa vie. Il avait accepté de laisser Jésus s’approcher de lui. Il était émerveillé par ce qui sortait de la bouche du Verbe de Dieu. Son Maître ne pouvait pas le tromper et c’est pourquoi il confesse sa foi dans le Christ Sauveur. C’est dans cet émerveillement qu’il fait cette profession de foi : « Tu as les paroles de la vie éternelle ».

Il se trouve, chers frères et sœurs, que lorsque saint Paul nous transmets ce qu’il a reçu du Seigneur, il nous transmet aussi cette démarche d’émerveillement de Pierre face à la Parole de Dieu, face à la présence du Corps du Seigneur dans le Pain de Vie qui nous est livré au cours de chaque Messe.

Cela est d’une importance capitale pour nous aujourd’hui. En effet, à notre tour, nous nous inscrivons dans la Tradition de l’Église. Tout au long des 2000 ans de l’histoire de l’Église, dans une chaîne ininterrompue, la vérité qui nous vient du Seigneur nous a été transmise fidèlement. Tout au long des siècles, elle s’est déployée et approfondie, au cœur de l’Église qui est assistée par l’Esprit Saint. Aujourd’hui, en 2009, ici à Nantua et dans toute l’Église à travers le monde, ce qui donne une dimension universelle à chaque Eucharistie, nous célébrons cette vérité « que nous avons reçue et qui nous vient du Seigneur », pour reprendre les mots de saint Paul. Et qu’elle est-elle cette vérité ? En quelques mots, les versets de l’évangile de saint Jean que nous avons entendu nous donnent la réponse : « Avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout. »

Jésus nous a aimé jusqu’au bout ! Voilà la source de notre joie ! Voilà la source de notre Espérance ! Voilà la Vérité de notre Foi ! Voilà ce qui donne sens à la vie de l’homme ! Le Christ a aimé et aime l’homme jusqu’au bout ! Dans sa mission prophétique, l’Église est appelé à le dire et à le répéter à travers les siècles à temps et à contre temps. Jésus n’a pas été compris. L’Église ne sera pas comprise. Jésus a été bafoué, calomnié, rejeté. Il en sera de même pour l’Église et nous en avons fait l’expérience ces dernières semaines.
Et pourtant, chers frères et sœurs bien-aimés, le Christ a aimé chaque homme jusqu’au bout. Il se donne à l’homme afin de sauver l’homme de son égoïsme, de ses idoles, de ses mensonges. Il se donne à l’homme afin de le conduire vers la Maison du Père. Et pour cela, il se donne lui-même comme pain de la route, comme nourriture. « Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez à cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne » comme le dit saint Paul.

Ce soir, alors que nous sommes au Cénacle avec Jésus et ses Apôtres, alors que nous recevons dans l’émerveillement le don de l’Eucharistie, n’ayons pas peur de demeurer avec Jésus, il sera toujours là présent avec nous jusqu’à la fin des temps. Oui, n’ayons pas peur de faire l’expérience de cette présence aimante de Jésus qui s’abaisse pour nous laver les pieds, c’est-à-dire non seulement pour nous accueillir et nous purifier, mais également pour nous aider à marcher dans notre vie. N’ayons pas peur de suivre Jésus sur cette route du service de notre prochain, afin qu’unis au Christ et à l’Église, en puisant à la source inépuisable de l’Eucharistie, chacun personnellement et tous ensemble, nous soyons « un authentique oasis d’Espérance pour notre prochain », pour reprendre une expression du Pape Benoît XVI.

Amen.

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