En face de l’échec, en face de la joie ils redisent la même phrase, qui sonne comme une devise : « Dieu soit béni ! » « Il faut dire toujours : Dieu soit béni. Merci mon Dieu ou gloire à Dieu ! Il est si bon, le Bon Dieu. »
Elle allait toujours louant Dieu… Tout est sujet de louange chez vous, Sœur Marie de la Croix. Tout pour vous est porteur de divin : la création, les événements, les instruments dont Dieu se sert… bons ou mauvais ; l’expansion extraordinaire de l’Œuvre pour laquelle Il vous fit sienne. Le miracle de la Providence qui, chaque jour, se renouvelle.
La Providence… L’infinie tendresse du Cœur de Dieu révélée sensiblement, de façon permanente. Depuis que vous vous êtes livrée à elle, vous n’avez jamais regretté cette remise en la dépendance du Seigneur. Revers, succès ne peuvent rien contre. Elle établit en la Volonté de Dieu. Elle transforme en charité. Votre âme, alors, a contemplé son Seigneur partout. C’est pourquoi, elle exulte. A l’arrière-plan du moindre événement, en filigrane derrière les créatures, Dieu se tient. Vous ne voyez plus que Lui.
Nous n’inventons pas : l’aveu vous en a échappé : « Quand vous serez vieille vous ne verrez plus rien... Moi, je ne vois plus que le Bon Dieu... » Les années passent au même rythme que pour chacun d’entre nous. Le temps fait son œuvre. Il sépare. Il décante.
Il ne divinise pas. Au-delà des années, la vision actuelle de Dieu reste la conquête personnelle, longue et patiente, de l’amour d’un chacun. Heureuse êtes-vous, Sœur Marie de la Croix, d’être parvenue au terme ! « Moi, je ne vois plus que le Bon Dieu. »
L’usure, les infirmités, les souffrances, passent par Son divin Regard avant d’atteindre votre âme. Là, elles aussi deviennent louanges. Ailleurs, elles alourdissent. Chez vous, elles allègent. Au levain de la vieillesse, elles substituent des arrhes d’éternité : une merveilleuse jeunesse de cœur. Toute de fraîcheur, de ressourcements nouveaux, d’espérance inaliénable, de joie communicative.
« Dieu soit béni ! Il faut dire, toujours : Dieu soit béni, Merci mon Dieu ou : Gloire à Dieu. » [1]