Il est réconfortant tout d’abord – et cela correspond à la réalité évangélique et historique – de noter qu’auprès du Christ, à la toute première place à coté de lui et bien en évidence, se trouve toujours sa très sainte Mère, car “par toute sa vie” elle rend un témoignage exemplaire à cet Évangile particulier de la souffrance. En elle, les
souffrances innombrables et intenses s’accumulèrent avec une telle cohésion et un tel enchaînement que, tout en montrant sa foi inébranlable, elles contribuèrent à la rédemption de tous. En réalité, dès son entretien secret avec l’ange, elle a pressenti que sa mission de mère la « destinait » à partager d’une manière absolument unique la mission même de son Fils, et très vite elle en a eu la confirmation, que ce soit par les évènements qui ont accompagné la naissance de Jésus à Bethléem, par les paroles claires du vieillard Syméon lui annonçant qu’une épée acérée lui transpercerait le cœur, ou par les angoisses et les privations subies lors de la fuite précipitée en Égypte à cause de la cruelle décision d’Hérode. Et après les vicissitudes de la vie cachée et publique de son Fils, qu’elle partagea sans aucun doute avec une sensibilité aigüe, ce fut encore sur le Calvaire que la souffrance de Marie, auprès de celle de Jésus, atteignit un sommet difficilement imaginable du point de vue humain, mais, certes, mystérieux et surnaturellement fécond au plan de salut universel.
Sa montée au Calvaire, sa « présence » au pied de la Croix avec le disciple bien-aimé ont été une participation tout à fait spéciale à la mort rédemptrice de son Fils, de même que les paroles qu’elle a pu recueillir de ses lèvres ont été comme une remise solennelle de cet Évangile particulier, destiné à être annoncé à toute la communauté des croyants.
Oui, vraiment, à des titres tout à fait spéciaux, elle peut affirmer qu’elle « complète en sa chair - comme elle l’a déjà fait dans son cœur - ce qui manque aux épreuves du Christ ».