Pendant cette période de temps l’Eglise désire pénétrer avec une plus grande ouverture de cœur dans la profondeur de son propre mystère. Dans le mystère de sa mission, de tout ce qui la crée et la constitue. Elle pénètre donc dans le mystère de dieu et dans le mystère de l’Homme pour ouvrir son cœur aux trésors insondables de la sainteté et de l’Amour de Dieu, qui pourtant « habite une lumière inaccessible » (Tm 6,16).
Dieu nous a été révélé comme Père à l’intérieur de notre espace et de notre temps humain, pour donner à l’Homme sa dignité de Père adoptif, pour lui donner part à sa propre sainteté et à sa propre vie ? C’est la Croix de Jésus Christ qui nous parle de cette sainteté de Dieu offerte à l’Homme de la façon la plus radicale.
L’Incarnation nous en parle, cette Incarnation dont nous avons célébré la mémoire il n’y a pas si longtemps. Mais c’est la Croix du Calvaire qui évoque la sainteté de façon la plus convaincante. C’est sur la Croix que le fils de Dieu a payé notre réconciliation avec le Père du prix de son propre sang. C’est grâce à cet acte d’Amour, grâce à ce sacrifice suprême que nous ne sommes plus – comme le dit Saint Paul – esclaves mais fils (Gal 4, 7). Et c’est grâce à cet acte que le cœur et les lèvres de l’Homme peuvent prononcer en toute vérité les mots les plus beaux de la langue humaine : Abba, Père (cf. Rm 8,15)."