Quel est le sens de la vénération des reliques ? Quel prix l’Église attache-t-elle à cette pratique ? Petit rappel historique et théologique.
« Reliques » vient d’un mot latin qui signifie les restes, ossements ou cendres, de personnes saintes, ainsi que des objets qui leur ont appartenu.
« Celui qui est affectionné pour quelqu’un vénère aussi les choses que cette personne a laissées d’elle-même après sa mort » dit simplement saint Thomas d’Aquin. Comme d’habitude la théologie part de l’expérience humaine la plus simple et spontanée.
Quand vous regardez le collier que portait votre grand-mère ou le missel dont elle se servait, ce n’est pas au collier ou au missel que va votre affection, mais à votre grand–mère que ces objets vous rappellent. Vous vous souvenez alors de sa bonté et de sa foi, des bons conseils qu’elle vous a prodigués et vous rendez-grâce à Dieu de vous avoir donné une telle grand-mère. C’est dans ce comportement humain tout à fait naturel que s’enracine le culte des reliques.
Si nous conservons des vêtements ou des objets de nos aïeux, à bien plus forte raison devons nous vénérer le corps d’un saint qui fut le membre de Jésus Christ, le temple et l’instrument de l’Esprit Saint et qui est promis à l’éternelle résurrection.
Saint Mathieu rapporte l’histoire d’une femme qui a été guérie d’une hémorragie après avoir touché le vêtement de Jésus (Matthieu 9, 20-22).
Dans le livre des Actes des apôtres, saint Luc fait le témoignage suivant : « Et Dieu faisait des miracles extraordinaires par les mains de Paul, au point qu’on appliquait sur les malades des linges ou des mouchoirs qui avaient touché son corps, et les maladies les quittaient, et les esprits malins sortaient. » (Actes 19,11-12).
Dans sa Constitution sur la liturgie, Sacrosanctum Concilium (SC), le Concile Vatican II souligne que « selon la Tradition, les saints sont l’objet d’un culte dans l’Église, et l’on y vénère leurs reliques authentiques et leurs images » (SC 111).
Le Catéchisme de l’Église catholique pour les jeunes, renchérit : « Vénérer des reliques relève d’un besoin que les hommes ont naturellement de témoigner respect et dévotion à certains saints. On vénère convenablement les reliques des saints, si, dans le don de leur vie à Dieu, on loue l’action de Dieu lui-même » (Youcat, no 275).
Les catholiques vénèrent les reliques d’abord pour glorifier Dieu et lui rendre grâce pour ce que l’Esprit Saint a fait de beau dans la vie du saint, qui a illuminé toute l’Église. Ensuite, pour demander à Dieu, par l’intercession du saint, la grâce de croire que l’Esprit Saint est notre force pour aimer et servir Dieu et les hommes.