Ces paroles ont été prononcées d’abord par Marthe, puis par Marie, les deux sœurs de Lazare. Elles les ont adressées à Jésus de Nazareth qui était l’ami de leur frère, leur ami également.(...)
« … mon frère ne serait pas mort ».
Résonne dans ces paroles « la voix du cœur humain », la voix d’un cœur qui aime et « donne témoignage de ce qu’est la mort ». Nous entendons sans cesse parler de mort et nous sommes informés de la mort de différentes personnes. Il existe à partir de ce thème une information systématique. Existent aussi des statistiques de la mort. Nous savons que la mort est un phénomène commun, incessant. Comme il meurt chaque jour environ 1 450 000 personnes sur le globe terrestre, on peut dire qu’à tout moment meurent des gens. La mort est un évènement, un fait universel et un fait ordinaire. L’universalité et la normalité du fait confirment la réalité de la mort, le caractère inévitable de la mort, mais en même temps elles « effacent » en un certain sens la vérité sur la mort, sa pénétrante éloquence.
Ici, le langage des statistiques ne suffit pas. S’impose nécessairement la voix du cœur humain : la voix d’une personne qui aime. La réalité de la « mort ne peut être exprimée dans toute sa vérité qu’avec le seul langage de l’amour ».
« L’amour », en effet, « résiste à la mort et désire la vie… ».
L’une et l’autre, les deux sœurs, disent non pas « mon frère est mort », mais « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort ».
La vérité sur la mort ne peut être exprimée qu’à partir « d’une perspective de vie », d’un désir de vie : c’est à dire de la permanence dans la communion amoureuse d’une personne.