Depuis plusieurs années, le monde est en crise. Les médias nous le rapportent souvent en parlant d’une crise financière, d’une crise économique. Pour essayer de la résoudre on renfloue les banques qui sont appelées à aider les entreprises et les particuliers pour que la consommation redémarre. Pourquoi pas ? C’est surement nécessaire mais est-ce bien l’essentiel ?
Le pape émérite Benoît XVI, ainsi que le pape François, ont rappelé que la crise que le monde traverse encore maintenant a des racines anthropologiques. En d’autres termes, c’est la perception du sens de l’homme qui est en crise. Quelle place lui donne-t-on dans le travail, l’économie, le commerce ? Quel respect avons-nous de l’homme depuis sa conception jusqu’à sa mort naturelle ? Quel sens donnons-nous à la vie ? Certes, il nous faut réformer, changer, faire avancer la société mais pour un plus grand respect de l’homme, des droits authentiques de l’homme.
Oui, la crise que nous traversons est une crise du sens de l’homme !
C’est dans ce contexte que nous avons vécu l’an passé un véritable changement de société où le droit naturel a été bafoué, sous prétexte de progrès et d’égalité ! Il y a eu des manifestations très importantes qui ont été minimisées. Différentes actions sont nées pour faire entendre la voix des droits de l’homme, de l’enfant. C’est un véritable mouvement de fond qui s’est mis en marche dans l’ensemble de la société française.
Ainsi sont nés les « Veilleurs ». Groupe de personnes pacifiques qui s’assoient et calmement écoute des textes ou des témoignages. Par le biais de la culture, ils cherchent à redécouvrir le sens profond de l’homme et invite au réveil des consciences. Ce mouvement est né à Paris à la fin d’une grande manifestation, puis peu à peu cela s’est délocalisé dans l’ensemble de la France et même à l’étranger. Chez nous, dans l’Ain, les veilleurs se retrouvent à Bourg en Bresse, habituellement les mardis soirs. Cet été, les veilleurs ont marchés pendant plusieurs semaines, pas loin des plages et des stations balnéaires de l’ouest de la France. Leur projet était de rejoindre les français pour les aider à redécouvrir la profondeur de la dignité de l’homme, la grandeur de l’amour humain.
Comment aussi ne pas parler des « Mères Veilleuses » qui forment à travers la France, une chaîne ininterrompue de mères se levant contre l’homophobie, toutes les violences faites aux enfants et pour empêcher la marchandisation du ventre des mères. Elles veillent jour et nuit sur la filiation humaine.
N’oublions pas les « Veilleurs debout », ou les « Sentinelles », qui, par leur station debout, attirent l’attention du public et des autorités sur différents thèmes de société non négociables : PMA, GPA, Euthanasie, ect.
Toutes ces réalités splendides et pleines de promesses. Cela donne à penser que le combat est non seulement au niveau des idées et de la perception que nous pouvons avoir de l’homme, mais c’est également un combat spirituel.
« Il y eut alors un combat dans le ciel : celui de Michel et de ses anges contre le Dragon. Le Dragon, lui aussi, combattait avec l’aide des siens, mais ils furent les moins forts et perdirent leur place dans le ciel. Oui, il fut rejeté, le grand Dragon, le serpent des origines, celui qu’on nomme Démon et Satan, celui qui égarait le monde entier. Il fut jeté sur la terre, et ses anges avec lui » (Ap. 12,7-9).
C’est pourquoi, un prêtre de Paris a proposé de vivre les « Veilleurs à genoux ». Il s’agit de prendre le temps de se mettre à genoux pour confier au Seigneur la cause de l’homme ! En fait, il s’agit d’avoir l’attitude de Moïse priant sur la montagne tandis que Josué combat dans la plaine.
« Les Amalécites survinrent et attaquèrent Israël à Rephidim. Moïse dit alors à Josué : ‘Choisis des hommes, et va combattre les Amalécites. Moi, demain, je me tiendrai sur le sommet de la colline, le bâton de Dieu à la main.’ Josué fit ce que Moïse avait dit : il livra bataille aux Amalécites. Moïse, Aaron et Hour étaient montés au sommet de la colline. Quand Moïse tenait la main levée, Israël était le plus fort. Quand il la laissait retomber, Amalec était le plus fort. Mais les mains de Moïse s’alourdissaient ; on prit une pierre, on la plaça derrière lui, et il s’assit dessus. Aaron et Hour lui soutenaient les mains, l’un d’un côté, l’autre de l’autre. Ainsi les mains de Moïse demeurèrent levées jusqu’au coucher du soleil. Et Josué triompha des Amalécites au tranchant de l’épée ». (Ex 17, 8-13).
A Nantua, après en avoir parlé avec le Conseil Pastoral de Paroisse, un groupe de veilleurs à genoux se met en place. Ils se retrouveront un samedi tous les quinze jours, de 11h00 à 12h00, soit dans la chapelle su Saint Sacrement, soit dans la chapelle Ferrée (chapelle de semaine). Tout le monde est invité à venir afin de veiller pour notre beau pays de France, afin de veiller pour le bien de l’homme dans toutes ses dimensions.
Laissons la parole au bienheureux pape Jean-Paul II :
« Alors permettez-moi, pour conclure, de vous interroger : France, Fille aînée de l’Eglise, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? Permettez-moi de vous demander : France, Fille de l’Eglise et éducatrice des peuples, es-tu fidèle, pour le bien de l’homme, à l’alliance avec la sagesse éternelle ? Pardonnez-moi cette question. Je l’ai posée comme le fait le ministre au moment du baptême. Je l’ai posée par sollicitude pour l’Eglise dont je suis le premier prêtre et le premier serviteur, et par amour pour l’homme dont la grandeur définitive est en Dieu, Père Fils et Saint-Esprit » (Le Bourget, 1 juin 1980).
Père Pierre Le Bourgeois