Une réponse rapide, un jaillissement des profondeurs ; comme si elle s’était définie, en toute sincérité. "L’humble servante des pauvres", elle était cela. Elle ne serait que cela à l’avenir. Rien d’autre. Tout cela. "L’humble servante des pauvres."
Ambition peu commune, mais ambition magnifique. La même ambition que Celui, dont elle entendait, en son âme, les paroles. Il lui disait : "Apprends de moi : je suis doux et humble de cœur." "Ce n’est pas pour être servi, mais pour servir que je suis venu." Vous avez bien appris, Sœur Marie de la Croix. Le langage de votre Seigneur trouvait en vous une mystérieuse pré-harmonie. C’est parole-là, elles contenaient toute votre vocation.
Il vous faudrait les vivre si bien que vous entraîneriez beaucoup d’âmes dans le même chemin. Car Dieu vous avait voulu chef de file : la première, donc la plus
humble, la plus humiliée aussi. Humilité fraie. Pas une démission.
Une humilité en tout semblable à celle de votre Maître, qui vous rendrait disponible, docile à tous vouloir divins. Hier au pinacle, sans gloriole. Aujourd’hui méprisée, sans rancœur. Un instrument. Un bon instrument de rédemption.
Nous ne saurons jamais à quelle profondeur l’humilité est entrée en vous. Nous savons seulement que vous ne pouviez en garder le secret. Sur vos lèvres revenaient, inlassablement, les mêmes mots :
« Petites... bien petites, soyez bien petites devant le Bon Dieu. »
« Restez petites... effacées par l’humilité, dans tout ce que le Bon Dieu veut de vous, comme n’étant que les instruments de son œuvre. »
« Si vous gardez l’esprit d’humilité, de simplicité, de petitesse... Mes petites vous ferez bénir le Bon Dieu, vous obtiendrez la conversion des âmes ! »