« Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique : ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. » Toute la Bonne Nouvelle de l’évangile, toute la vérité de notre foi au Christ Sauveur, sont résumées dans ces paroles du Seigneur lors de son entretien nocturne avec Nicodème.
En ce temps de Carême il nous est bon de revenir à cet essentiel de la foi. Notre vie chrétienne est un chemin de foi que nous vivons avec Jésus et qui nous donne d’entrer dans une communion avec Dieu. Si toute la dimension de conséquences sociales est importante dans la démarche de la foi chrétienne, nous ne pouvons en rester à cette réalité car alors on en perdrait la source. Ainsi qu’a pu l’écrire le Pape Benoît XVI : « Nous ne pouvons accepter que le sel devienne insipide et que la lumière soit tenue cachée (cf Mt 5, 13-16). Comme la samaritaine, l’homme d’aujourd’hui peut aussi sentir de nouveau le besoin de se rendre au puits pour écouter Jésus qui invite à croire en lui et à puiser à sa source, jaillissante d’eau vive (cf Jn 4, 14) » (Porta Fidei, n° 3). A nous, chrétiens, le temps du Carême nous est donné chaque année pour que notre foi en soit renouvelée et que nous portions ainsi la saveur de la Bonne Nouvelle au monde qui en a besoin.
« Dans le mystère de sa mort et de sa résurrection, Dieu a révélé en plénitude l’Amour qui sauve et qui appelle les hommes à convertir leur vie par la rémission des péchés (cf. Ac 5, 31). Pour l’Apôtre Paul, cet Amour introduit l’homme à une vie nouvelle (…) Grâce à la foi, cette vie nouvelle modèle toute l’existence humaine sur la nouveauté radicale de la résurrection. Dans la mesure de sa libre disponibilité, les pensées et les sentiments, la mentalité et le comportement de l’homme sont lentement purifiés et transformés, sur un chemin jamais complètement terminé en cette vie », écrit encore le Pape.
Chers frères et sœurs, nous sommes tous engagés sur ce chemin de la foi. Chacun nous avançons avec ce que nous sommes, à notre rythme, en portant notre histoire. Mais, au cœur de l’Église notre mère, c’est tous ensemble que nous sommes appelés à vivre ce chemin de foi. Or, dans la pédagogie du Carême, l’Église nous engage à faire une étape supplémentaire en accueillant dans la confiance la personne de Jésus-Christ afin que nous puissions cheminer avec lui. Oui, la vie chrétienne est une vie d’alliance avec Jésus qui est la lumière venant dans le monde pour éclairer la vie des hommes.
Comment accueillir Jésus pour ce qu’il est ? En prenant l’Écriture Sainte, en nous laissant vraiment pénétrer par la Parole de Dieu et d’une manière toute particulière par l’Évangile. Oui, comme a pu le dire le Concile Vatican II : « La sainte Mère Église a tenu et tient fermement et, avec la plus grande constance, que ces quatre Évangiles, dont elle affirme sans hésiter l’historicité, transmettent fidèlement ce que Jésus, le Fils de Dieu, durant sa vie parmi les hommes, a réellement fait et enseigné pour leur salut éternel, jusqu’au jour où il fut enlevé au ciel (cf. Ac 1, 1- 2) » (Dei Verbum, n° 19).
Il en résulte que nous sommes appelés pendant cette semaine à prendre le temps de lire en entier un évangile. Nous nous approcherons alors de Jésus et lui s’approchera de nous. Nous découvrirons alors que Jésus nous apporte Dieu dans nos vies, qu’il nous donne de pouvoir contempler sa face, qu’il nous ouvre le chemin vers le Père.
Chers frères et sœurs bien-aimés, dans la joie et le bonheur de cheminer personnellement et communautairement vers une communion toujours plus grande avec le Seigneur Jésus, mettons-nous résolument en marche pour redécouvrir la source de cette Lumière qui éclaire notre vie, qui nous éblouit, qui nous apporte le salut comme un don Dieu. Oui, ce ne sont ni les raisonnements, ni les grandes phrases qui peuvent expliquer ce mystère. « Cela ne vient pas de nos actes », nous disait tout à l’heure saint Paul. C’est par notre foi, c’est par la grâce de Dieu. « Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique », c’est le Seigneur Jésus, Rédempteur de l’homme.
Amen.