ainsi c’est exprimé Benoît XVI, pape émérite, lors de sa dernière audience générale du mercredi.
Oui, au cœur de l’année de la Foi, en ce temps de Carême, c’est un véritable chemin d’Espérance, sur lequel nous sommes appelés. Une Espérance qui s’enracine dans l’œuvre de la Foi. Une Espérance vraiment chrétienne.
« Seigneur, laisse-le encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier. Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir. Sinon, tu le couperas. » La patience de Dieu s’exprime : « laisse-le encore cette année ». Une patience qui se manifeste dans l’Amour miséricordieux donné : « le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier ». Un Amour qui attend une réponse manifeste : « Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir ». Accueillir l’Amour de Dieu dans la foi nous transforme afin d’aimer comme le Christ nous a aimé. Avançons sur un chemin de conversion qui nous donnera, par grâce, de faire l’expérience de la présence de Dieu dans notre vie, qui nous donnera de pouvoir lui parler et d’entendre sa voix, qui nous donnera d’accueillir la mission qu’il nous donne et ainsi d’entrer dans un authentique service du Christ et de l’Église.
Chers frères et sœurs, comment alors ne pas entendre les mots même de Benoît XVI dans son Message de Carême pour cette année de la Foi ? « Toute la vie chrétienne est une réponse à l’amour de Dieu. La première réponse est précisément la foi comme accueil, plein d’émerveillement et de gratitude, d’une initiative divine inouïe qui nous précède et nous interpelle. (…) Quand nous laissons place à l’amour de Dieu, nous devenons semblables à lui, nous participons de sa charité même. Nous ouvrir à son amour signifie le laisser vivre en nous, et nous conduire à aimer avec lui, en lui et comme lui ; ce n’est qu’alors que notre foi devient vraiment opérante par la charité (cf. Ga 5, 6) et qu’il prend demeure en nous (cf. 1 Jn 4, 12) ». C’est cela la joie de la foi vécue dans la charité.
« Et maintenant, va ! Je t’envoie chez Pharaon : tu feras sortir d’Égypte mon peuple, les fils d’Israël », avons-nous entendu dans la première lecture. A la suite de Moïse, nous sommes appelés aujourd’hui à prendre conscience que l’expérience de Dieu conduit inévitablement à la mission, au service, en nous donnant d’aller vers les situations humaines les plus compromises. Disciples du Christ, nous le savons, la charité nous presse non seulement pour aller nous mettre au service de nos frères, mais également pour accueillir l’autre comme étant le Christ qui vient se mettre à notre service.
Il s’agit d’une démarche de conversion. Et d’ailleurs, tout au long de l’Exode qui conduira le Peuple d’Israël, il y a un chemin de purification, parfois difficile qui s’accomplit. Pendant ce temps de Carême, il en va de même pour nous. Il ne s’agit pas de faire des choses extraordinaires, car nous savons que nous n’y arriverons pas de nous-même et nous risquons alors d’avoir peur et d’être découragés, mais il s’agit de nous mettre dans des dispositions qui nous donnent de pratiquer les choses quotidiennes de manières nouvelles. La joie de la foi vécue dans la charité nous permet d’entrer dans une telle démarche.
Écoutons encore Benoît XVI : « Aimer l’Église signifie aussi avoir le courage de faire des choix difficiles, douloureux, en ayant toujours à cœur le bien de l’Église et non soi-même. (…)Je n’abandonne pas la croix, mais je reste d’une façon nouvelle près du Seigneur crucifié. (…) Je continuerai à accompagner le chemin de l’Église par la prière et la réflexion, avec ce dévouement au Seigneur et à son Épouse que j’ai cherché à vivre jusqu’à aujourd’hui chaque jour et que je voudrais vivre toujours. »
Chers frères et sœurs bien-aimés, à notre tour entrons résolument dans cette route de conversion, afin que l’Amour enraciné dans la Foi nous donne de faire les choix nous permettant de porter les fruits que le Seigneur désire pour le bien de tous, pour le bien de l’Église.
Amen