Ainsi s’est exprimé le Pape Benoît XVI le 24 avril 2005 au terme de l’homélie qu’il a prononcé lors de la Messe d’inauguration de son Pontificat. De plus, au tout début de sa première encyclique, le Saint Père nous a dit et nous répète encore aujourd’hui : « Nous avons cru à l’amour de Dieu : c’est ainsi que le chrétien peut exprimer le choix fondamental de sa vie. À l’origine du fait d’être chrétien, il n’y a pas une décision éthique ou une grande idée, mais la rencontre avec un événement, avec une Personne, qui donne à la vie un nouvel horizon et par là son orientation décisive. Dans son Évangile, Jean avait exprimé cet événement par ces mots : ‘Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique : ainsi tout homme qui croit en lui [...] obtiendra la vie éternelle’ (3, 16). »
Ces mots résonnent aujourd’hui d’une manière particulière alors que nous sommes dans un moment de l’histoire de l’Église tout à fait unique, alors que nous sommes au début du Carême et que l’Église nous engage à vivre un temps de conversion et de pénitence pour accueillir d’une manière renouvelée l’Amour de Dieu pleinement révélé en Jésus-Christ, mort et ressuscité pour nous.
Alors, chers frères et sœurs, passons la porte d’entrée du Carême en gardant au fond du cœur cet acte de foi unique qui exprime dans un geste particulier la profondeur et la grandeur de l’acte de foi de tout fidèle du Christ qui s’en remet à l’Amour de Dieu. Oui, nous allons vivre ce temps de Carême entre l’effacement de Benoît XVI qui remet humblement sa charge car il sait ne plus pouvoir remplir cette mission qui lui a été confiée par le Seigneur, au travers du vote des cardinaux, le 19 avril 2005, et l’élection d’un nouvel évêque de Rome, successeur de saint Pierre.
On aurait envie de citer Jean-Baptiste, le précurseur qui a montré Jésus : « Il faut qu’Il croisse et que je diminue ! » Benoît XVI nous engage à prendre de la hauteur et à faire avec lui cet acte de foi en contemplant le visage du Seigneur Jésus, Rédempteur de l’homme. Une question se pose alors : comment ?
« Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements, et revenez au Seigneur votre Dieu, car il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour, renonçant au châtiment. », vient de nous dire le prophète Joël dans la première lecture de ce jour. Mais de plus, comme chaque année, nous entendons au début de ce Carême les mots forts de Jésus qui vient nous dire : « Quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que donne ta main droite, afin que ton aumône reste dans le secret ; ton Père voit ce que tu fais dans le secret : il te le revaudra » (…) « Quand tu pries, retire-toi au fond de ta maison, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père voit ce que tu fais dans le secret : il te le revaudra » (…) « Quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage ; ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes, mais seulement de ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père voit ce que tu fais dans le secret : il te le revaudra. »
Aumône – Prière – Jeûne, voilà les trois piliers du Carême qui nous donne d’avancer sur le chemin de foi dans un accueil toujours plus vrai du Seigneur.
Oui, n’ayons pas peur du Christ qui nous donne tout, n’ayons pas peur de rencontrer la personne du Christ en le regardant dans nos frères et nous penchant vers eux. N’ayons pas peur du Christ qui nous donne tout, n’ayons pas peur de rencontrer la personne du Christ en prenant le temps de le rencontrer dans la prière, en nous ouvrant à lui car lui s’ouvre à nous. N’ayons pas peur du Christ qui nous donne tout, n’ayons pas peur de rencontrer la personne du Christ en nous débarrassant que ce qui nous entrave et nous empêche d’avancer dans la confiance et dans l’amour.
Chers frères et sœurs bien-aimés, à la suite du Pape Benoît XVI qui s’en remet à la miséricorde du Seigneur dans un acte de foi prophétique, par l’intercession de Notre Dame, vivons un carême qui soit un véritable chemin de foi nous conduisant à Jésus qui s’offre au Père pour nous.
Amen.