Oui nous sommes appelés à nous réjouir car, ainsi que le dit l’antienne d’ouverture de la Messe : « Réjouissez-vous avec Jérusalem, exultez à cause d’elle vous tous qui l’aimez ! Avec elle, soyez dans l’allégresse, vous tous qui portiez son deuil ! Ainsi vous serez nourris et rassasiés de l’abondance de sa joie. » Dans ce que nous dit cette antienne, remarquons :
- nous ne sommes pas seul dans la joie
- nous avons une raison d’être d’en la joie
- cet élan du cœur nous conduit à recevoir en surabondance la joie.
Alors, dans cette quatrième étape de notre chemin catéchuménale vers Pâques, regardons ces différents points en nous laissant éclairer par l’évangile de ce dimanche.
Tout le fil conducteur de cet évangile est la personnalité de l’aveugle qui vient nous révéler quelque chose d’essentiel dans la vie du Seigneur. En effet, cet aveugle a des raisons d’être dans la joie puisque Jésus le guérit. En même temps cette guérison, l’entraine sur tout un cheminement qui lui donne d’enraciner cette joie dans la vérité profonde de sa foi. Alors qu’on l’interroge, tant ses voisins que les pharisiens, il témoigne de cette joie de la foi avec un bon sens déconcertant.
N’y a-t-il pas une sorte de solitude pour cet homme ? Humainement, certainement ! Il est seul face à l’événement qui vient de bouleverser sa vie : « Il m’a mis de la boue sur les yeux, je me suis lavé, et maintenant je vois ». Mais, il ne s’enferme pas. S’il s’ouvre personnellement au mystère de la vérité de la foi, « C’est un prophète » dit-il avec force face à la contradiction, et cette expérience il désire la faire partager à tous même s’il le fait dans des circonstances plutôt délicates, pour en pas dire désagréable pour lui. Il est dans la joie, mais, il ne veut pas être seul dans cette joie de la foi. Il a des raisons d’être dans la joie, mais il veut en témoigner autour de lui en restant fidèle à ce qu’il a reçu du Christ qui est la « Lumière du monde ». Cette joie, prend sa source en Jésus qui lui donne la lumière et le conduit à proclamer sa foi. Écoutons encore une fois l’évangile : « Jésus vint le trouver et lui dit : ″Crois-tu au Fils de l’homme ?″ Il répondit : ″Et qui est-il, Seigneur, pour que je croie en lui ?″ Jésus lui dit : ″Tu le vois, et c’est lui qui te parle.″ Il dit : ″Je crois, Seigneur !″, et il se prosterna devant lui ».
Chers frères et sœurs, le Pape Benoît XVI dans son message de Carême écrit ceci : « Le dimanche de l’aveugle-né nous présente le Christ comme la lumière du monde. L’Evangile interpelle chacun de nous : ″Crois-tu au Fils de l’homme ?″ ″Oui, je crois Seigneur !″ (Jn 9, 35-38), répond joyeusement l’aveugle-né qui parle au nom de tout croyant. Le miracle de cette guérison est le signe que le Christ, en rendant la vue, veut ouvrir également notre regard intérieur afin que notre foi soit de plus en plus profonde et que nous puissions reconnaître en lui notre unique Sauveur. Le Christ illumine toutes les ténèbres de la vie et donne à l’homme de vivre en ″enfant de lumière″. »
En ce jour, alors que la liturgie de l’Église nous invite à être dans la joie, revenons à la source de ce qui fait notre joie d’être disciple du Seigneur. Jésus vient nous ouvrir les yeux dans une œuvre de nouvelle création, de rédemption, de salut qu’il nous apporte dans sa Parole et dans ces gestes. Est-ce que nous sommes prêts à accueillir cette vérité de foi ? Jésus vient illuminer notre vie. Est-ce que nous voulons bien le laisser faire afin d’accueillir la grâce qu’il nous donne pour nous permettre de voir la lumière ? Au travers des événements de notre vie, Jésus nous conduit à une proclamation authentique de foi. Sommes-nous disponibles pour nous laisser librement et volontairement conduire sur ce chemin de foi tout au long de notre vie ?
N’ayons pas peur de laisser Jésus-Christ s’approcher de nous. Il veut pouvoir manifester l’action de Dieu en nous donnant la lumière de la vie, la lumière de la foi, la lumière de la rencontre personnelle, et cela par sa Parole et ses Gestes qui sont une véritable offrande de sa vie pour la Gloire de Dieu et le Salut du monde.
Chers frères et sœurs bien-aimés, en ce temps de Carême laissons le Seigneur faire son œuvre de miséricorde dans notre vie. Jésus est la Lumière du monde et il veut nous ouvrir les yeux pour cette lumière qui met dans la joie brille en nous et par nous dans le monde.
Amen.