Chers frères et sœurs, nous venons d’entendre la Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ selon saint Jean. Les versets de l’évangile se suffisent à eux-mêmes pour nous montrer jusqu’où le Seigneur nous a aimés. Il nous montre aussi jusqu’où nous sommes appelés à aller nous aussi dans notre vie afin d’accueillir le salut qui nous est offert. Dieu vient sauver l’homme de lui-même, il vient sauver l’homme pécheur.
Une parole, un seul mot de Jésus nous conduit à la profondeur du mystère d’Alliance que Jésus vient sceller dans son sang. Mettons-nous encore une fois au pied de la Croix avec le disciple que Jésus aime, et que nous sommes, et Marie, la Mère de Jésus. Dans un souffle, nous allons entendre ces mots qui résonnent avec force sur le monde : « J’ai soif ! »
Que voyons-nous ensuite ? Un soldat vient apporter à Jésus une éponge remplie de vinaigre. Jésus en prend et puis il pose l’Esprit. C’est-à-dire, non seulement Jésus se remet entre les mains du Père, « Père entre tes mains je remets mon esprit », mais de plus, Jésus souffle l’Esprit Saint sur le monde. L’Esprit est sa force d’aimer. C’est pourquoi, Jésus nous donne la force d’aimer comme lui nous aime en nous donnant de lever les yeux vers la croix, en nous donnant d’être au pied de la croix, en nous donnant d’être avec lui sur la croix. Disciples de Jésus, nous sommes des Simon de Cyrène qui l’aidons à porter la croix trop lourde pour le Sauveur.
Et voilà que nous entendons Jésus nous dire : « J’ai soif ! » Oui, Jésus a soif de notre Amour. Jésus a soif de notre personne. Jésus a soif de l’homme. Cette soif est mise entre les mains de l’Église. C’est pourquoi, l’Église, dans sa mission prophétique, n’a pas peur de dire la vérité de qui est l’homme. Le pape Paul VI a rappelé que l’Église est experte en humanité. La question que nous pouvons nous poser en regardant le crucifié est de savoir si nous aussi nous avons soif de la vérité sur qui est l’homme. Ainsi que le dit le Pape Benoît XVI : « Saurons-nous comprendre que dans le crucifié du Golgotha, c’est notre dignité d’enfants de Dieu ternie par le péché qui nous est rendu ? »
Oui, chers frères et sœurs bien-aimés, en regardant Jésus crucifié rappelons-nous tout ce qui brutalise la dignité de l’homme dans notre société, à commencer par sa dignité et son droit à la vie depuis sa conception jusqu’à sa mort naturelle. En regardant le crucifié, nous voyons tout le mal que nous pouvons faire parfois d’une manière violente à l’homme. L’Église, et chacun d’entre nous, nous regardons Jésus qui a porté tout cela et l’a offert au Père afin de rendre à l’homme sa dignité de personne voulue pour elle-même, par Dieu dans l’œuvre de la création.
Dans la Foi, nous allons humblement baiser de nos lèvres la croix du Rédempteur. Que cette démarche nous aide chacun d’entre nous à découvrir combien Dieu nous a aimés personnellement, combien nous sommes uniques à ses yeux, combien nous sommes libres et responsables d’accueillir son Amour dans notre vie afin d’en vivre et d’en témoigner.
Par sa mort sur la croix, Dieu vient sauver l’homme de lui-même. Par notre démarche liturgique de ce jour, honorons cet Amour de Dieu pour nous-mêmes, honorons l’homme pour ce qu’il est : unique et responsable, capable d’aimer et d’orienter sa vie dans la vérité, ouvert à la miséricorde et appelé à la dignité d’enfant de Dieu.
Ainsi que le dit le Pape Benoît XVI : « Le chemin de la croix est le seul qui conduise à la victoire de l’amour sur la haine, du partage sur l’égoïsme, de la paix sur la violence ».
Amen