En effet, il est nécessaire de rappeler l’existence des fêtes chrétiennes à la Commission Européenne alors que la foi chrétienne est au fondement de la culture européenne. Il faut maintenant rappeler une fois encore la grandeur, la beauté et la dignité de la vie depuis sa conception jusqu’à la mort naturelle, alors qu’il va y avoir une révision des lois de bioéthique et que le sénat s’interroge sur l’euthanasie. Il faut redire, dans le grand respect des personnes, le fondement naturel du mariage entre un homme et une femme. Bien évidemment, on ne peut développer ces sujets délicats, mais vraiment une certaine forme de démission de la raison conduit à être obligé de redire ce qui fonde la vie en société : l’interdit du meurtre et la beauté du mariage entre un homme et une femme.
En fait, à bien y penser, on retrouve cela dans l’évangile de ce dimanche. En effet, Jean-Baptiste avait déjà invité à la conversion, nous l’avons vu lors du baptême du Seigneur. A son tour, l’Innocent qui prend sur lui le péché du monde invite à la conversion : « Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche ». De plus, Jésus précise par des gestes signifiants le sens profond de cet appel à la conversion.
Le premier est l’élection de ses disciples. « Venez derrière moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes ». Cet appel est à la fois pressant, « Venez derrière moi », et doux car Jésus donne la raison de son appel, « je vous ferai pêcheurs d’hommes ». En d’autres termes, Jésus dit aux pêcheurs qu’il vient d’appeler ce à quoi tout homme est invité : marcher à la suite de Jésus afin d’être des témoins de son Amour. La conversion des hommes est vraiment un appel à marcher plus en profondeur à la suite de Jésus afin d’être missionnaire dans notre vie. Cet appel entraîne un changement radical de vie, c’est certain ! Sommes-nous prêts à le vivre ? « Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent » nous dit l’évangéliste, et un peu plus loin : « Aussitôt, laissant leur barque et leur père, ils le suivirent ».
Chers frères et sœurs, lors de son voyage apostolique à Paris en 2008, le Pape Benoît XVI a dit aux collèges des Bernardins : « Au milieu de la confusion de ces temps où rien ne semblait résister, les moines désiraient la chose la plus importante : s’appliquer à trouver ce qui a de la valeur et demeure toujours, trouver la Vie elle-même. Ils étaient à la recherche de Dieu. Des choses secondaires, ils voulaient passer aux réalités essentielles, à ce qui, seul, est vraiment important et sûr ». N’est-ce pas ce que nous sommes appelés à vivre aujourd’hui, dans la confusion du monde présent ? Chercher ce qui fait l’essentiel dans notre vie, c’est cela la démarche de conversion à laquelle Jésus nous appelle.
Dans un deuxième temps, Jésus nous montre que la démarche de conversion conduit à un accueil de la Parole et à vivre une guérison plénière pour tous. Écoutons encore une fois l’évangile : « Jésus, parcourant toute la Galilée, enseignait dans leurs synagogues, proclamait la Bonne Nouvelle du Royaume, guérissait toute maladie et toute infirmité dans le peuple ». N’est-ce pas ce que nous disons au cœur de la Messe : « Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir mais dit seulement une Parole et je serai guéri » ? Le Christ, Verbe Incarné, vient jusqu’à nous, il s’approche de nous et sa Parole vient nous dire d’une manière plénière qui est Dieu.
Alors n’ayez pas peur, n’ayons pas peur, d’accueillir le Christ qui s’approche de nous ! Il vient nous révéler en nous le montrant le lien intime qui existe entre l’écoute de la Parole de Dieu et le service désintéressé des frères. Par une démarche de conversion, nous nous mettrons toujours plus à l’écoute de la Parole afin de nous tourner vers nos frères les hommes qui sont dans le besoin.
Oui, vraiment, il faut nous dire les choses. Pour vivre la conversion, non seulement regardons ce qui fait l’essentiel de notre vie en osant nous demander : « Mais là, est-ce que je cherche Dieu ou bien autre chose ? » ; mais de plus accueillons toujours plus en profondeur la Parole afin de nous mettre à son écoute et à son école pour nous osions accueillir la guérison que Dieu nous donne pour ensuite aller vers nos frères. Libérés de toute peur, nous entrerons alors avec Marie et à la suite de Marie sur le chemin d’une authentique joie.
Amen.