En ce printemps, alors que la nature prend de l’ampleur et s’habille de mille couleurs, l’évangile de ce jour nous engage à être comme les branches ou les feuilles des arbres, puisqu’il nous engage à demeurer sur le troncs afin que la sève coule et que la vie grandisse. Certes, il y eu la taille, mais cette taille, faite de manière judicieuse, a donné à la plante de se déployer, de se développer.
Il en va de même pour notre vie. En effet, il arrive parfois que nous soyons obligé de faire des sacrifices, de nous débarrasser de l’une ou l’autre chose, de faire ce qu’on appelle des coupes sombres. C’est douloureux, mais peu après, en regardant en arrière, on se rend compte que cela a permis de grandir, d’approfondir notre réalité d’homme, d’être plus libre car plus en vérité avec ce que nous sommes.
Oui, il nous faut demeurer greffés sur le Christ. La sève qui coule alors dans nos veines, dans notre vie, c’est la grâce de Dieu. C’est la vie de Dieu donnée à l’homme afin que l’homme puisse participer de tout lui-même, de tout son être, de toute sa personne à la vie de Dieu, et ainsi porter du fruit. Jésus nous le dit : « Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là donne beaucoup de fruit, car en dehors de moi vous ne pouvez rien faire ». Voilà une parole forte qu’il nous faut méditer, contempler afin qu’elle nous transforme de l’intérieur.
Chers frères et sœurs, une question se pose alors à nous : comment faire pour demeurer dans le Christ ? Lors de sa venue en France en septembre dernier, lors de son merveilleux discours au monde de la culture au collège des Bernardins, le Pape Benoît XVI a longuement médité sur cette question. Il nous a rappelé que l’objectif profond de la vie était la recherche de Dieu. Puis, il a montré comment, par la contemplation mais aussi la recherche intellectuelle et culturelle cet objectif d’aller à Dieu pouvait être atteint.
Ce qui est vrai pour les moines qui ont vécu aux Bernardins est vrai aussi pour nous aujourd’hui, ici, dans notre groupement paroissial. Nous désirons chercher Dieu afin de demeurer en lui. Pour cela, il nous faut prendre le temps de la contemplation dans la prière et la méditation des Écritures.
Il nous est nécessaire aussi de redécouvrir nos racines afin de nous les réapproprier. Il est important de connaître l’histoire, notre histoire, non seulement pour en goûter la valeur patrimoniale, mais également pour puiser à la source qui donne à notre paroisse, à notre secteur d’être ce qu’il est aujourd’hui.
De plus, il nous faut être ouvert afin que les branches de notre vie puissent monter vers la gloire du ciel et se balancer librement à la brise du vent de l’Esprit Saint.
Enfin, comme nous l’a dit saint Jean dans la deuxième lecture (1Jn 3, 18-24), il nous faut aimer en acte et en vérité afin que notre vie soit fondée sur le roc de la recherche vrai et profonde de Dieu en nous rendant disponible pour l’écouter. En effet, l’amour permet à l’homme d’être ouvert pour accueillir dans le respect l’être aimé et, de plus, l’amour permet à l’homme d’aller vers le mystère de celui qui est aimé afin de découvrir ce qu’il porte en lui-même.
Chers frères et sœurs bien-aimés, aujourd’hui Jésus nous engage à demeurer en lui. Cela ne pourra s’accomplir que si nous ouvrons notre cœur pour chercher Dieu.
Alors n’ayons pas peur de cette recherche en prenant le temps régulier de la prière, en ouvrant l’Évangile - ce qui nous donnera de pouvoir nous préparer à la célébration de l’Eucharistie dominicale -, en approfondissant la force et la puissance de nos racines chrétiennes afin d’en vivre aujourd’hui dans un amour vrai à la suite du Seigneur Jésus.
Jésus nous l’a promis, nous porterons alors du fruit. Et le fruit que nous porterons sera celui de la joie de la mission pour la gloire de Dieu et le salut du monde.
Amen