Que j’aime ces versets de l’évangile de saint Jean ! Nous sommes plongés dans la prière de Jésus. Nous sommes plongés dans son intimité avec le Père. Nous sommes plongés dans le Cœur même du Fils bien-aimé du Père. Ces versets, vous le savez, se situent au moment dramatique où Jésus entre dans son agonie. Ils sont, en quelque sorte, le testament spirituel du Sauveur qui va donner librement sa vie par Amour pour les pécheurs que nous sommes. Et si la liturgie de l’Église nous donne de les entendre pendant cette neuvaine à l’Esprit, c’est tout simplement parce que nous sommes appelés à participer pleinement à cette vie d’intimité avec le Père. Cela ne pourra être possible que par le don de l’Esprit Saint. En d’autres termes, Jésus nous plonge dans son cœur afin que nous goutions réellement à cette intimité à laquelle nous sommes appelés et que nous vivons par le don de l’Esprit Saint.
Jésus est bouleversant car il prie pour nous, pour chacun d’entre nous. Alors qu’il offre sa vie en rançon pour la multitude, le Seigneur pense à chacun. Écoutons-le encore une fois : « Je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui accueilleront leur parole et croiront en moi ». Qu’il est beau de voir le Seigneur penser à toute cette Tradition de la Parole qui va être donnée au monde. Cette Parole de vie qui va nous ouvrir à accueillir dans la Foi de le Verbe de Dieu, le Fils bien-aimé.
Pour croire, nous avons besoin d’entendre la Parole. Cela est vrai pour nous ! Il en découle que nous sommes tous appelés à nous interroger sur la place de la Parole de Dieu dans notre vie. Alors que nous nous préparons à la Consécration à Jésus par Marie, regardons avec confiance Notre Dame. Que lui dit sa cousine Élisabeth ? « Bienheureuse celle qui a cru dans les Paroles qui lui furent dites de la par du Seigneur ». Oui, bienheureux sommes-nous si nous sommes prêts à accueillir cette parole de vie dans notre vie. Bienheureux sommes-nous si nous sommes disponibles pour la laisser agir dans nos cœurs et nos intelligences afin que nous aussi nous croyons en celui qui est envoyé par le Père.
Pour croire, nous avons besoin d’entendre la Parole. Cela est vrai pour tout homme ! Là encore il en découle une réalité fondamentale. La Parole de Dieu est une Bonne Nouvelle. Comment pouvons-nous la garder pour nous ? Souvent, sous prétexte de respect nous nous taisons ! Les Apôtres nous révèlent que face à la Parole de Dieu nous ne pouvons pas nous taire. C’est être pleinement respectueux de l’homme que de lui proposer Dieu, que de lui proposer la Parole de Dieu ! Alors, n’ayons pas peur de dire aux hommes de notre temps : « Venez et voyez »ce qu’accomplit la Parole dans ma vie !
Chers frères et sœurs, quel est le fruit magnifique que le Seigneur demande au Père pour nous qui avons accueilli la Parole ? Écoutons encore Jésus : « Que tous, ils soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé ». Oui, le plus cher désir de Seigneur, c’est l’unité ! C’est une unité qui ne soit pas uniformité, mais communion. Une unité qui soit à la lumière de ce que vit la Trinité Sainte depuis toute éternité. Une unité vraie, vécue dans l’Amour et qui sera alors missionnaire.
Cette prière nous invite tous à faire notre examen de conscience : comment suis-je instrument d’unité ? En effet, comment voulons-nous que le monde puisse accueillir la Parole de Dieu, si nous ne nous aimons pas les uns les autres comme le Seigneur nous aime ? Comment pouvons-nous être missionnaires, si nous n’œuvrons pas avec courage et confiance, en cherchant la vérité, pour l’unité du Peuple chrétien ? Il ne s’agit pas d’édulcorer l’Évangile ou d’en faire une idéologie, il s’agit d’aller à la rencontre du Rédempteur de l’homme, le Christ, qui vient jusqu’à nous, qui n’enlève rien, mais qui donne tout.
Chers frères et sœurs bien-aimés, lors de son pèlerinage à Fatima, le Pape Benoît XVI a pu rappeler : « La foi en Dieu ouvre à l’homme l’horizon d’une espérance certaine qui ne déçoit pas. Elle indique un fondement solide sur lequel appuyer, sans peur, toute son existence. La foi requiert l’abandon, plein de confiance, entre les mains de l’Amour qui soutient le monde ». Alors, à notre tour, unis au cœur de Jésus, tournons-nous vers le Père et prions-le avec confiance afin que le cheminement qui est le nôtre nous conduise à la contemplation de la Gloire que le Fils bien-aimé reçoit du Père et qu’il veut pour nous. « Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis, eux aussi soient avec moi, et qu’ils contemplent ma gloire, celle que tu m’as donnée parce que tu m’as aimé avant même la création du monde ».
Amen