Alors, posons notre regard et laissons-nous conduire par Jean-Baptiste, il nous mènera jusqu’à faire l’expérience de la présence de Jésus en nos vies, si nous le voulons bien.
La liturgie nous donne d’entendre tout d’abord le prophète Isaïe. Il nous rappelle à la fois la force et la faiblesse du prophète, sa grandeur et sa limite. En effet, Dieu a posé son regard sur le prophète dès le début de sa vie : « J’étais encore dans le sein maternel quand le Seigneur m’a appelé ; j’étais encore dans les entrailles de ma mère quand il a prononcé mon nom ». Puis il continue en disant la puissance de sa mission vécue avec l’aide de la grâce de Dieu : « Il a fait de ma bouche une épée tranchante, il m’a protégé par l’ombre de sa main ; il a fait de moi sa flèche préférée, il m’a serré dans son carquois ». Par cette annonce, le prophète rappelle l’importance de nos racines, l’importance d’y être fidèle afin de pouvoir accomplir la mission qui est la nôtre pour le bien de tous.
Qu’est-ce à dire pour nous aujourd’hui ? Chers frères et sœurs, osons regarder et aimer d’où nous venons ! En d’autres termes, n’ayons pas peur d’accueillir notre histoire ! Où sont nos racines et notre culture, celles de notre cité, de notre pays, de notre continent ? Ainsi qu’a pu le dire le Pape Benoît XVI au terme de son grand discours au Collège des Bernardins : « Une culture purement positiviste, qui renverrait dans le domaine subjectif, comme non scientifique, la question concernant Dieu, serait la capitulation de la raison, le renoncement à ses possibilités les plus élevées et donc un échec de l’humanisme, dont les conséquences ne pourraient être que graves. Ce qui a fondé la culture de l’Europe, la recherche de Dieu et la disponibilité à L’écouter, demeure aujourd’hui encore le fondement de toute culture véritable ». Oui, aujourd’hui, ainsi que nous le révèle le prophète Isaïe, cette fête de la nativité de Jean-Baptiste nous rappelle l’importance du fait de chercher Dieu et d’accepter de se laisser trouver par lui.
Le témoignage de la présence de notre église au cœur de la cité rappelle que les racines de notre commune se trouvent ici, parce qu’ici de nombreuses personnes avant nous ont cherché Dieu et l’ont accueilli dans leur vie. Ces racines sont sources de vie car cette recherche de Dieu continue et continuera. Cherchons Dieu et venons boire à cette source puisque le Seigneur nous connaît et il nous conduit afin que nous puissions remplir fidèlement la mission qui est la nôtre. En redécouvrant ces racines chrétiennes qui font partie intégrante de notre histoire, nous pourrons prendre conscience de la manière de vivre dans la charité fraternelle en nous accueillant les uns les autres.
Il se trouve que le livre des Actes des Apôtres nous montre le chemin de cette recherche de Dieu. En effet, nous venons d’entendre ce Paul a pu dire à la synagogue d’Antioche de Pisidie : « Comme il l’avait promis, Dieu a fait sortir de sa descendance un sauveur pour Israël : c’est Jésus, dont Jean Baptiste a préparé la venue en proclamant avant lui un baptême de conversion pour tout le peuple d’Israël ». Oui, par sa Parole, par ses gestes, par son témoignage, Jean-Baptiste a préparé la venue de Jésus et la prépare en nos vies afin que nous puissions accueillir le message de salut qui nous est adressé.
Au début de la mission de Jésus, Jean-Baptiste dira à ses disciples : « Voici l’Agneau de Dieu ! » Ceux-ci iront à la suite du Christ : « Maître où demeures-tu ? » « Venez et voyez ! » Grâce à Jean-Baptiste, les disciples ont pris conscience de la présence de Jésus dans leur vie. Il en va de même pour chacun d’entre nous. Dieu est présent au milieu de nous. Nous avons besoin de prophètes comme Jean-Baptiste pour le montrer aux hommes de notre temps et pour les inviter à faire l’expérience de la présence agissante du Sauveur.
Chers frères et sœurs bien-aimés, en ce jour accueillons avec confiance l’annonce de la naissance de Jean-Baptiste. Il est celui qui vient annoncer au Peuple de Dieu que le Seigneur vient le sauver, et à notre tour soyons des Jean-Baptiste.
Amen.