Cette fête de l’Ascension du Seigneur, nous donne de pouvoir contempler le mystère de l’Église, Peuple de Dieu, en chemin vers la terre promise qu’est la Gloire du Ciel. Le Christ est ressuscité, le Christ est vivant, le Christ est monté au Ciel. Oui, l’humanité entière est appelée à vivre cette marche dont le but final est la vision même de Dieu. Nous serons semblables à lui parce que nous le verrons tel qu’il est !
Il apparaît que la réalité de l’Ascension nous mette face à une autre dimension : celle de la mission universelle du Fils bien-aimé du Père. « Allez dans le monde entier. Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création » dit Jésus aux Onze. En d’autres termes, ce que les Apôtres ont vécu avec Jésus pendant près de trois ans, et bien cela n’est pas réservé à une élite mais cela est pour tous. Précisons un peu ce que Jésus veut dire : l’annonce de la Bonne Nouvelle de la Miséricorde est pour toute l’œuvre de la création c’est-à-dire pour tout les lieux et toutes les époques.
Il y a de quoi s’interroger. Mettons-nous quelques instants à la place des Onze. Ils se trouvent en un lieu déterminé, ils ne sont que onze et ils doivent maintenant annoncer ce qu’ils ont vécu à tous. Cela semble totalement impossible. On imagine qu’ils ont pu avoir la même réaction que la Vierge Marie au jour de l’Annonciation : « Comment cela va-t-il se faire ? » Mais la réponse reste toujours la même : « Sois sans crainte, l’Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du très haut te couvrira de son ombre ». En d’autres termes, les Apôtres sont entrain de vivre le moment de leur Annonciation. En effet, comme pour la Vierge Marie, les Apôtres reçoivent du Seigneur l’annonce de la mission qui est la leur au cœur du dessein éternel de Dieu. Jésus attend d’eux une disponibilité totale pour que le mystère du salut soit annoncé à toute la Terre. Cela semble incroyable, mais les Onze font confiance et la parole de Jésus s’accomplit. « Quant à eux, ils s’en allèrent proclamer partout la Bonne Nouvelle. Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient. » On pourrait reprendre encore une fois les mots même de l’Annonciation : « Rien n’est impossible à Dieu ! »
Chers frères et sœurs, cette parole de l’Évangile, elle est aussi pour nous aujourd’hui. En effet, c’est parce que les Onze ont cru à la parole que le Seigneur leur a dite que nous sommes rassemblés pour le célébrer. A notre tour, nous recevons la mission de montrer le chemin de vie au monde qui nous entoure. En d’autres termes, cette fête de l’Ascension nous conduit chacun d’entre nous à nous interroger sur notre foi en la mission qui nous est confiée au cœur de l’Église notre Mère. Certes, nous vivons dans l’Espérance les yeux fixés sur le ciel dans la certitude que nous sommes appelés à contempler Dieu tel qu’il est parce que le Christ nous précède. Mais rappelons-nous ce que les Apôtres ont entendu juste après l’Ascension du Seigneur : « Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? Jésus, qui a été enlevé du milieu de vous, reviendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel. »
Nous aussi, nous ne pouvons pas rester dans une attitude statique les yeux tournés vers le ciel, même si nous sommes dans la joie et l’action de grâce. Comme Marie juste après l’Annonciation va porter Jésus à sa cousine Élisabeth, comme les Apôtres juste après l’Ascension vont porter Jésus en témoignant de ce qu’ils ont vu et entendu, c’est maintenant notre tour. Oui, nous sommes appelés à aller vers les hommes de notre temps pour annoncer de manière audible et crédible la Bonne Nouvelle du salut en étant certain que le Seigneur nous accompagne et confirme notre témoignage de foi par des signes qu’il nous faut savoir accueillir. Pendant quarante jours, nous avons célébré notre salut, il nous faut maintenant l’annoncer.
Chers frères et sœurs bien-aimés, à la suite des Onze, Jésus nous envoie. En ce jour où nous célébrons dans l’action de grâce la fête de l’Ascension nous sommes invités à une forme d’examen de conscience afin de voir comment nous répondons à cet envoi en mission. O certes, nous ne pourrons peut-être pas répondre aujourd’hui. Prenons le temps de la neuvaine à l’Esprit Saint qui s’ouvre en ce jour afin de disposer notre cœur. C’est lui, l’Esprit Saint, qui nous transformera pour que nous soyons un peuple missionnaire tout au long de notre marche sur le chemin qui nous mène vers la Gloire du Ciel. Ce chemin que le Seigneur Jésus a inauguré dans sa mort, sa résurrection et sa montée au ciel. Ce chemin auquel il nous associe par la grâce de notre baptême et l’envoi en mission que nous recevons une fois encore aujourd’hui.
Amens