Tout d’abord, il y a les mages. Loin de penser aux devins, ou autres astrologues cherchant à définir l’avenir dans les étoiles, nous avons sous les yeux des savants, certainement astronomes, porteurs de connaissances philosophiques et religieuses. Le salut apporté par le Seigneur Jésus est pour toutes les nations. Mais, dans une lecture spirituel, nous pouvons voir en eux de véritables chercheurs de la vérité, tant au niveau scientifique que religieux, recherche qui nous conduit à la personne même du Christ. « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu se lever son étoile et nous sommes venus nous prosterner devant lui ». Ainsi qu’a pu l’écrire Joseph Ratzinger-Benoît XVI dans son dernier livre sur l’Enfance de Jésus : « Les savants de l’Orient sont un commencement, ils représentent la mise en route de l’humanité vers le Christ, ils inaugurent une procession qui parcourt l’histoire tout entière. Ils ne représentent pas seulement les personnes qui ont trouvé le chemin jusqu’au Christ. Ils représentent l’attente intérieure de l’esprit humain, le mouvement des religions et de la raison humaine à la rencontre du Christ ».
Le deuxième signe est l’étoile qui a poussé les Mages à se mettre en route vers « le roi des Juifs qui vient de naître ». Cette étoile est en quelque sorte le signe que le cosmos, la nature parle de Dieu et conduit au Verbe qui a pris chair. « Par lui, tout s’est fait, et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui », nous dit le Prologue de saint Jean. Ainsi l’homme qui cherche la vérité, est appelé à regarder l’œuvre de la nature, dans laquelle il découvre l’existence du Créateur. Mais en même temps, il risque de rester bloquer dans des systèmes qui risquent de lui donner de croire qu’il peut tout maîtriser dans la nature. Nous le voyons par exemple dans ce qui concerne le mystère de la vie commençante ou finissante.
Chers frères et sœurs, l’évangile nous montre que la réflexion naturelle est appelée à rencontrer la réflexion de foi. En effet, en arrivant à la capital du royaume d’Israël qu’est Jérusalem, la recherche des mages rencontre la réflexion biblique et la route ne s’arrête pas au palais d’Hérode. Les chefs des prêtres et les scribes d’Israël répondent au roi en disant : « À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète : Et toi, Bethléem en Judée, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Judée ; car de toi sortira un chef, qui sera le berger d’Israël mon peuple ». On le voit, ce n’est pas l’étoile qui guide le destin de l’Enfant de Bethléem mais c’est l’Enfant qui guide l’étoile pour qu’elle nous mène à lui. Oui, l’homme adopté par Dieu est plus grand que toutes les puissances du monde matériel, plus grand que tout l’univers entier.
Le troisième élément de la manifestation de Dieu se trouve résumé dans l’adoration même des mages qui arrivent à Bethléem. Écoutons encore une fois Joseph Ratzinger – Benoît XVI : « A Jérusalem, l’Étoile était clairement à son déclin. Après la rencontre des Mages avec la parole de l’Écriture, l’étoile resplendit de nouveau pour eux. La création interprétée par l’Écriture recommence à parler à l’homme. Matthieu recourt aux superlatifs pour décrire la réaction des Mages : ‘A la vue de l’astre, ils se réjouirent d’une très grande joie’ (2,10). C’est la joie de l’homme qui est touché dans son cœur par la lumière de Dieu et qui peut voir que son espérance se réalise – la joie de celui qui a trouvé et qui a été trouvé ».
D’ailleurs, devant l’Enfant les Mages se prosternent et ouvrent leur coffret pour lui offrirent leur cadeau. Certes, ce ne sont pas des cadeaux pratiques pour la Sainte Famille. Aussi par ces cadeaux les Mages viennent témoigner de leur reconnaissance du Roi-Messie dans le petit Enfant de la crèche. La Tradition de l’Église a vue dans ces cadeaux : l’or vient nous révéler que Jésus est Roi, l’encens qu’il est Dieu, la myrrhe nous introduit déjà dans le mystère de sa passion.
Chers frères et sœurs bien-aimés, à notre tour mettons-nous en marche vers Bethléem en étant des chercheurs de la vérité. Laissons-nous interpeler par l’Écriture Sainte afin de comprendre le sens profond des signes des temps. Et, dans la confiance, prosternons-nous devant Jésus et offrons Lui ce que nous avons et ce que nous sommes.
Amen