Ainsi que nous l’avons entendu dans l’évangile de ce dimanche, Jean-Baptiste, le prophète du Très Haut, annonce la venue de Jésus en invitant à la conversion du cœur pour être disponible à la venue du Sauveur. Cette conversion du cœur passe également par une conversion de l’intelligence qui nous permet de recevoir dans la foi Jésus tel qu’il est et non un Jésus que nous nous serions inventé !
« Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus puissant que moi. Je ne suis pas digne de défaire la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et dans le feu », affirme le Précurseur.
Dans nos deux premières étapes, nous avons pu contempler la figure de Jésus dans le mystère de l’Incarnation comme étant vraiment Dieu et vraiment homme. Jésus est vraiment le Christ notre Seigneur, le Fils de Dieu, Rédempteur de l’homme. Le Credo nous donne de proclamer que Jésus a été conçu du Saint Esprit et qu’il est né de la Vierge Marie. Cette étape nous plonge dans l’évènement unique de l’Annonciation. Pensons à la douceur et la force, la grandeur et la petitesse, le mystère et la réalité de cette annonce qui va changer l’histoire de l’humanité. « Le sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une jeune fille, une vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie. » (Lc 1, 26-27)
Chers frères et sœurs, ce qui est merveilleux dans le dialogue entre l’ange Gabriel et Marie c’est qu’il commence par un salut tout à fait particulier qui donne le sens de toute l’Évangile : « Chaire – Réjouis-toi ! » Oui, l’Évangile est une Bonne Nouvelle qui conduit à la joie qui est un don de l’Esprit Saint, un don du Rédempteur de l’homme.
Puis l’ange demande à Marie si elle veut bien être la Mère du Sauveur. « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin » (Lc 1, 30-33). Après cette demande, la réponse de Marie se fait attendre. Certes, il y a une dimension personnelle à cette réponse mais aussi une dimension universelle. En ce qui concerne la réalité personnelle, Marie demande des précisions qui lui sont données : elle concevra par la puissance de l’Esprit Saint. La dimension universelle se situe dans l’œuvre du salut auquel participe Marie d’une manière unique et particulière.
Ainsi, nous pouvons dire avec le Catéchisme de l’Église Catholique (n° 508 à 511) : « Dans la descendance d’Eve, Dieu a choisi la Vierge Marie pour être la Mère de son Fils. ‘Pleine de grâce’, elle est ‘le fruit le plus excellent de la Rédemption’ (SC 103) : dès le premier instant de sa conception, elle est totalement préservée de la tache du péché originel et elle est restée pure de tout péché personnel tout au long de sa vie. » Elle est l’Immaculée Conception. « Marie est vraiment ‘Mère de Dieu’ puisqu’elle est la mère du Fils éternel de Dieu fait homme, qui est Dieu lui-même. Marie ‘est restée Vierge en concevant son Fils, Vierge en l’enfantant, Vierge en le portant, Vierge en le nourrissant de son sein, Vierge toujours’ (S. Augustin, serm. 186, 1 : PL 38, 999) : de tout son être elle est ‘la servante du Seigneur’ (Lc 1, 38). La Vierge Marie a ‘coopéré au salut des hommes avec sa foi et son obéissance libres’ (LG 56). Elle a prononcé son oui ‘au nom de toute la nature humaine’ (S. Thomas d’A., s. th. 3, 30, 1) : Par son obéissance, elle est devenue la nouvelle Eve, mère des vivants. »
Chers frères et sœurs bien-aimés, notre regard sur la personne du Christ nous conduit à considérer la présence de la Vierge Marie et son « fiat » à la volonté de Dieu au jour de l’Annonciation, « fiat » qu’elle renouvelle chaque jour de sa vie. Cette présence maternelle de Notre Dame nous ouvre à avancer avec elle dans un authentique cheminement de foi qui nous mène vers la Personne de son Fils, Jésus qui est le centre de l’histoire, de notre histoire. Par son oui, Marie suit, dans l’Esprit Saint, l’œuvre de son Fils et va vers tous ceux que Jésus est venu sauver, vers chacun d’entre nous. Que la Vierge Marie nous accompagne de sa présence maternelle pendant ces jours qui nous conduisent jusqu’à Noël. Qu’elle nous apprenne à accueillir pleinement la Personne du Verbe incarné en nous laissant envahir par la fougue de l’Esprit Saint.
Amen