Annonciation : Luc 1, 26-38
La méditation de ces quelques versets de l’évangile de Luc, nous donne de retrouver la source de ce que nous disons bien souvent dans la récitation du chapelet. Ce sont paroles même de l’ange Gabriel : « Je te salue, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi ». La récitation habituelle ne doit pas nous faire oublier la dimension extraordinaire qui est présente dans ces quelques mots qui viennent vraiment de Dieu. Il a en vérité la manifestation de la présence de Dieu dans le cœur de Marie. Mais cette présence ne retire en rien la liberté et de Dieu et de Marie. Il n’y a qu’à contempler la suite des versets et du dialogue qui s’instaure entre l’ange et Notre Dame pour en prendre conscience. La liberté est vraiment une condition fondamentale pour vivre le don de l’amour. Nous avons sous les yeux la rencontre entre la volonté de Dieu et la volonté de Marie. Et c’est l’œuvre de l’Esprit Saint qui donne à Vierge Marie de pouvoir dire oui et au Fils bien-aimé du Père de prendre chair.
Nous sommes à l’aube des temps nouveau : Dieu se fait homme, il vient vivre notre condition d’homme. Dieu veut nous rejoindre dans ce qui fait le quotidien de notre vie.
Cet événement doit nous aider à accueillir avec foi et humilité l’Esprit Saint qui agit au cœur de notre vie, qui veut faire grandir en nous Jésus, qui nous donne d’accomplir la volonté du Père.
Visitation : Luc 1, 39-56
Qu’ils sont émouvants ces versets ! Marie vient d’apprendre que sa vieille cousine Élisabeth est enceinte et que la naissance de l’enfant aura lieu dans trois mois. Sa première réaction est de se mettre en route. Elle n’hésite pas à faire sensiblement 150km, c’est-à-dire trois jours de marche, pour aller l’aider. Grâce à Marie, nous retrouvons des qualités de la charité. Tout d’abord, la charité n’attend pas, Marie part en hâte. De plus, la charité nous donne de nous mettre en marche pour aller vers nos frères. Cette démarche est un authentique pèlerinage de foi
À la suite de Marie, qui « a cru en la parole qui lui fut dite de la part du Seigneur »(Luc 1, 45), nous sommes appelés les uns les autres à cheminer dans la foi. Mais notre foi doit être active. Nous ne pouvons aimer Dieu en vérité si nous n’aimons pas nos frères et tout particulièrement celui qui est tout proche de nous. C’est l’amour que nous mettons dans nos actes qui éclaire ce que nous faisons.
Demandons à la Vierge Marie de nous aider à grandir dans la foi, de nous permettre d’approfondir l’esprit de service, d’entrer avec elle dans l’action de grâce. Le Seigneur fait pour nous des merveilles chaque jour de notre vie.
Naissance de Jésus : Luc 2, 1-20
Il y a une grande douceur dans les versets de l’évangile nous rapportant la naissance de Jésus. Et pourtant, il y a de véritables contrastes qui sont ici présents : la lumière et l’obscurité de la nuit ; l’infini de Dieu et les limites de l’homme ; la gloire de Dieu et la pauvreté de l’homme. Ce mystère est véritablement extraordinaire car il s’accomplit quelque chose de grand dans l’histoire de l’humanité : Dieu se fait homme et comme le rapporte l’évangile de Saint Jean : « Le Verbe s’est fait chair et il a demeuré parmi nous » (Jean 1, 14). L’humanité tout entière est appelée à se recueillir, à faire silence, face à ce mystère du divin petit enfant de la crèche.
Regardons la scène. Marie enveloppa l’enfant Jésus et le coucha dans une mangeoire, parce qu’il n’y avait plus de place à l’hôtellerie (cf Luc 2, 7). Les anges chantent au-dessus de cette crèche et s’approchent des bergers ainsi que trois mages venus d’Orient. Il est magnifique de considérer que cette pauvre mangeoire est devenue le lieu de rencontre entre Dieu et l’humanité. C’est une rencontre qui s’accomplit dans la foi. Dès la naissance Dieu se donne comme une véritable nourriture que l’homme est appelé à accueillir dans la foi. C’est de ces rencontres entre Dieu et l’homme que l’Église a pris naissance, que l’annonce de la Bonne Nouvelle a parcouru toute la terre, que naît et renaît l’Espérance des hommes.
Que la Vierge Marie nous aide à recevoir la pauvreté évangélique, qui nous est ici révélée, afin que le Seigneur nous enrichisse de sa présence.
Présentation de Jésus au Temple : Lc 2, 22-38
Nous voilà déjà quarante jours après la naissance de Jésus. Entre temps, huit jours après la nativité, avait eu lieu la circoncision de l’enfant. À ce moment-là, le fils de Marie était inscrit à l’intérieur du Peuple de l’Alliance et il recevait son nom qui manifeste ce qu’il est ainsi que sa mission. Jésus veut dire : Dieu sauve.
Lors de sa présentation au Temple, le Fils de Dieu est véritablement offert au Seigneur, suivant la Loi de Moïse. Une offrande est déposée dans le Temple, ce Temple qui est le sanctuaire de Dieu. Le Messie de Dieu entre dans son Temple. Il y a véritablement un contraste saisissant. En effet, cette entrée est humble et presque privée alors que l’événement est chargé de sens. Seul un vieillard en prend conscience et, mu par l’Esprit Saint, reconnaît l’enfant. Dans des paroles prophétiques, il rend témoignage à la lumière qui vient éclairer les nations et annonce déjà le mystère de la Croix. Jésus est véritablement le Sauveur de l’humanité, le Rédempteur de l’homme. La Vierge Marie est associée à l’œuvre du salut.
Ne l’oublions pas, chacun d’entre nous, nous sommes le Temple de Dieu dans lequel Jésus est offert par Marie et Joseph et dans lequel il est présent. Avec Marie et Joseph, sachons accueillir le mystère du salut apporté par le Christ.
Recouvrement de Jésus au Temple : Lc 2, 41-50
En situant cet événement dans son contexte historique, on entre dans la profondeur du mystère qui nous est ici révélé. En effet, cet événement s’est passé au moment de la Pâque. Or cette fête est la plus importante pour les Juifs. Elle célèbre dans la joie la libération de l’esclavage égyptien et le passage miraculeux de la Mer Rouge. Mais de plus, cette fête annonce le temps de la venue du Messie attendu par Israël pour libérer le Peuple de l’esclavage du péché afin d’entrer dans une vie de liberté. Il est presque certains que Marie et Joseph avaient parlé à Jésus de cela et l’avaient préparé à ce pèlerinage de foi vers Jérusalem.
En ayant présent à l’esprit cette réalité historique, les paroles mêmes de Jésus prennent une force importante. Ayant retrouvé Jésus dans le Temple au milieu des docteurs de la Loi, Marie et Joseph s’entendent dire : « Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas qu’il me faut être aux affaires de mon Père ? » (Luc 2, 49). Les affaires du Père, c’est l’accomplissement de la Volonté du Père, c’est l’annonce de la Bonne Nouvelle du Royaume qui s’est approché, c’est le salut apporté à tout homme. Dans et par toute sa vie, Jésus accomplit cela, il est Dieu-Sauveur. C’est pourquoi, il ne semble pas étonnant de voir « les gens, qui l’écoutaient, surpris par son intelligence et ses réponses » (Luc 2, 46-47).
Apprenons de Marie à regarder Jésus, à cheminer vers Jésus. Ainsi à l’école de Marie, cherchons, chaque jour de notre vie, à approfondir notre foi.