Tout d’abord, nous voyons les mages donner à Jésus leurs présents. La tradition nous dit qu’ils sont trois tout simplement parce qu’il y a trois cadeaux étonnant pour un nouveau-né : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Mais ces cadeaux sont comme trois rayons qui nous disent chacun quelque chose de Jésus. Il « est le roi des Juifs qui vient de naître » qui est le Dieu Sauveur.
Puis, il y a l’étoile. C’est une étoile mouvante qui conduit les mages vers la crèche de Bethléem. Derrière cette réalité de l’étoile, nous voyons que toute la science de ces hommes conduit à celui qui est la Vérité incarnée : le Christ Jésus. Mais remarquez une chose, le but de leur recherche les conduit à se prosterner devant un petit enfant. Ce geste est une attitude d’adoration. Oui, le vrai savant s’incline devant la vérité, il n’en est pas propriétaire pouvant la transformer à sa guise mais il en est serviteur.
En ce sens, les mages viennent nous donner une belle leçon. Sachons accueillir la vérité qui se révèle à nous dans l’œuvre de la création, dans les paroles échangées au cours des relations interpersonnelles, dans l’Écriture Sainte. Demandons au Seigneur de nous donner un cœur disponible afin d’être des chercheurs de la vérité, des chercheurs de Dieu !
Chers frères et sœurs, il est une dernière chose importante dans cette évangile. S’ils sont des chercheurs, s’ils font comme une véritable enquête, s’ils font des efforts pour s’approcher de l’enfant Jésus, les mages se laissent aussi saisir par la présence du Seigneur, et cela va transformer leur vie. Écoutons encore une fois : « En entrant dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à genoux, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Mais ensuite, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin. » On sent véritablement que cette recherche arrive comme à son terme, ils sont saisis par l’enfant et sa mère et il y a une double conséquence. Tout d’abord, ils offrent leurs présents témoignant ainsi qu’ils ont reconnu qui est cet enfant. Puis, dans un deuxième temps, ils rentrent chez eux par un autre chemin. En d’autres termes, en ayant déposé à l’enfant et sa mère ce qu’ils portent, ce qu’ils sont, ils sont transformés !
Alors, que vient nous dire cette fête de l’Épiphanie pour nous aujourd’hui ? Certes, il y aura certainement des rois et des reines dans les familles ou les différentes institutions. Il y aura aussi des déceptions et peut-être des larmes puisque la fève n’est pas pour tout le monde ! Mais ce qui compte en ce jour de l’Épiphanie nous est dit par le Saint Père lui-même : « Dieu ne se révèle pas dans la force ou dans la puissance, mais dans la faiblesse et dans la fragilité d’un nouveau-né ».
Oui, l’Épiphanie vient révéler à toutes les nations, et donc à chacun d’entre nous d’une manière particulière, que le petit enfant de la crèche est vraiment celui qui nous donne d’accueillir tout l’amour de Dieu. Mais pour que nous puissions l’accueillir pleinement, il nous faut avoir la même attitude que celle des mages : oser déposer tout ce que nous avons, ce qui fait nos richesses, ce qui nous est précieux afin d’avoir les mains vides pour que Jésus puisse les remplir de sa miséricorde d’une manière surabondante et totalement débordante. Ainsi, le cœur ouvert et transformé nous avancerons dans le quotidien de notre vie sur le chemin qui nous conduit tout au long de l’année de la petite crèche de Bethléem jusqu’au Christ roi de l’univers.
Chers frères et sœurs bien-aimés, que cette fête de l’Épiphanie vienne éclairer chacune de vos vies en vous donnant de reconnaître cette lumière qui est apparue et vers laquelle l’étoile vous conduit. Ainsi qu’a pu le dire le Pape François en la nuit de Noël : « La grâce qui est apparue dans le monde c’est Jésus, né de la Vierge Marie, vrai homme et vrai Dieu. Il est venu dans notre histoire, il a partagé notre chemin. Il est venu pour nous libérer des ténèbres et nous donner la lumière. En Lui est apparue la grâce, la miséricorde, la tendresse du Père : Jésus est l’Amour qui s’est fait chair. Il n’est pas seulement un maître de sagesse, il n’est pas un idéal vers lequel nous tendons et dont nous savons que nous sommes inexorablement éloignés, il est le sens de la vie et de l’histoire, qui a établi sa tente au milieu de nous ».
Amen.