Cette joie est celle de la rencontre avec le Seigneur Jésus, rencontre que nous sommes appelés à renouveler pendant le temps du Carême. Cette joie est celle de l’Évangile, pour reprendre les mots du Saint Père, lequel nous exhorte ainsi : « J’invite chaque chrétien, en quelque lieu et situation où il se trouve, à renouveler aujourd’hui même sa rencontre personnelle avec Jésus Christ ou, au moins, à prendre la décision de se laisser rencontrer par lui, de le chercher chaque jour sans cesse. Il n’y a pas de motif pour lequel quelqu’un puisse penser que cette invitation n’est pas pour lui, parce que ‘personne n’est exclus de la joie que nous apporte le Seigneur’. »
Mais remarquons d’une manière particulière en ce jour, que la joie à laquelle nous sommes appelés prend sa source dans cette certitude que le Seigneur vient nous sauver, qu’il nous donne de passer des ténèbres à la lumière. N’est-ce pas ce que nous voyons dans cet évangile dit de l’aveugle né ? Tous et chacun nous sommes appelés à cheminer vers l’illumination pascale et il nous faut du temps pour accueillir pleinement cette lumière du Christ ressuscité.
Alors, chers frères et sœurs, pendant ces jour qui nous séparent encore du jour de Pâques, avançons, non comme des aveugles, mais avec l’aveugle de l’évangile qui se laisse conduire dans un cheminement de foi.
De fait, le fil conducteur de cet évangile est véritablement la personnalité de l’aveugle. Il vient nous révéler quelque chose d’essentiel lorsque la vie du Seigneur vient rencontrer notre vie de pécheur. Regardez, cet aveugle a des raisons d’être dans la joie puisque Jésus le guérit. Et il pourrait s’arrêter là. Mais, en même temps cette guérison, l’entraine sur tout un cheminement qui lui donne d’enraciner cette joie dans la vérité profonde, la vérité intérieure, de sa foi.
Oui, grâce à lui, nous savons que nous sommes appelés à la lumière de la foi. N’est-ce pas cela qui nous met dans la joie ? C’est pourquoi écoutons encore une fois ce merveilleux dialogue en nous mettant à la place de l’aveugle que Jésus a guéri : « Alors Jésus vint trouver l’aveugle guéri et lui dit : ‘Crois-tu au Fils de l’homme ?’ Il répondit : ‘Et qui est-il, Seigneur, pour que je croie en lui ?’ Jésus lui dit : ‘Tu le vois, et c’est lui qui te parle.’ Il dit : ‘Je crois, Seigneur !’, et il se prosterna devant lui. »
Pédagogiquement, en ce temps de Carême, l’Église, comme une mère, nous invite à avancer dans un authentique cheminement de foi qui est un chemin de lumière, un chemin vers la lumière qu’est le Christ Jésus lui-même. Rappelons-nous ce qu’a pu dire le Pape François dans sa première encyclique : « La foi naît de la rencontre avec le Dieu vivant, qui nous appelle et nous révèle son amour, un amour qui nous précède et sur lequel nous pouvons nous appuyer pour être solides et construire notre vie. Transformés par cet amour nous recevons des yeux nouveaux, nous faisons l’expérience qu’en lui se trouve une grande promesse de plénitude et le regard de l’avenir s’ouvre à nous. La foi que nous recevons de Dieu comme un don surnaturel, apparaît comme une lumière pour la route, qui oriente notre marche dans le temps. »
Notre marche actuelle est celle de ce temps de carême vers la lumière de Pâques, la lumière de la vie. Si nous faisions aujourd’hui le point sur la route entamée le mercredi des cendres ! Peut-être que pendant ce premier temps du carême le Seigneur Jésus nous a mise de la boue sur les yeux de notre cœur afin de nous guérir de notre cécité. Peut-être qu’il nous dit aujourd’hui d’aller à la fontaine de la grâce d’où jaillit l’eau vive qui nous donne de voir et de croire. Qu’allons-nous faire ?
Au début du carême, chacun d’entre nous nous avons pris la décision de faire l’un ou l’autre effort. Cette route du carême peut éventuellement nous sembler longue et l’ardeur des débuts peut éventuellement s’estomper un peu. Mais aujourd’hui, l’Église nous rappelle la joie à laquelle nous tous sommes conviés. C’est la joie de la foi, la joie de l’Évangile. La guérison de l’aveugle nous montre le but : la vision du sauveur !
Alors chers frères et sœurs bien-aimés, avançons résolument sur ce chemin qui va nous conduire à la piscine de Siloé. Alors, nous progresserons dans l’accueil toujours plus profond de la lumière du Christ qui vient donner la plénitude de sens à notre vie en nous faisant miséricorde.
Amen