Afin d’entrer plus avant dans une connaissance intérieure du mystère qui nous est ici révélé, laissons-nous conduire par le prophète Isaïe que nous avons entendu en première lecture.
Que nous dit-il ? Le prophète Isaïe nous transmet une parole du Seigneur qui affirme clairement que sa parole est agissante. Elle accomplit la volonté du Seigneur. « Ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce que je veux, sans avoir accompli sa mission ». Si on en reste à ce verset, on peut avoir la sensation que la parole du Seigneur agit seulement d’une manière extérieure. Un peu comme une protège livre vient cacher une couverture abimée. En fait, l’image prise par le prophète vient nous montrer qu’il n’en est rien.
Écoutons encore une fois : « La pluie et la neige qui descendent des cieux n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer, pour donner la semence au semeur et le pain à celui qui mange ». L’eau pénètre la terre et celle-ci peut alors remplir le rôle que Dieu lui a confié lors de la création, ainsi que nous le rapporte le livre de la Genèse : « Que la terre produise l’herbe, la plante qui porte sa semence, et que, sur la terre, l’arbre à fruit donne, selon son espèce, le fruit qui porte sa semence ».
Chers frères et sœurs, la Parole de Dieu est une Bonne Nouvelle, c’est-à-dire une annonce joyeuse de la Miséricorde du Seigneur. Jésus est sorti pour venir jusqu’à nous afin de semer en nos cœurs les merveilles d’amour que Dieu veut faire pour nous, en nous et par nous !
Alors, lorsque nous recevons cette parole, si nous la laissons pénétrer notre cœur, nous pourrons la garder en mémoire qu’elle viendra évangéliser et ainsi elle nous donnera d’accomplir ce que le Seigneur attend de nous. « La mémoire du peuple fidèle, comme celle de Marie, doit rester débordante des merveilles de Dieu. Son cœur, ouvert à l’espérance d’une pratique joyeuse et possible de l’amour qui lui a été annoncé, sent que chaque parole de l’Écriture est avant tout un don, avant d’être une exigence », nous dit le Saint Père dans l’exhortation apostolique Evangelii Gaudium (n°142).
Jésus le sait bien, de nombreuses tentations nous assaillent. Le démon ne nous laisse pas vraiment de répit. Soyons attentifs ! Mais, en bon pasteur, Jésus vient nous prévenir et nous inviter à la prudence et à la persévérance. Il nous engage à approfondir notre foi afin que la Parole puisse prendre racine en nous pour qu’elle puisse porter du fruit.
Mais, ne soyons pas naïfs, « comme enfants de cette époque, nous sommes tous de quelque façon sous l’influence de la culture actuelle mondialisée qui, même en nous présentant des valeurs et de nouvelles possibilités, peut aussi nous limiter, nous conditionner et jusqu’à nous rendre malades », nous très justement le Saint Père (EG, n°77).
C’est pourquoi, il y a un défi dans l’accueil de la Parole, ainsi que nous le montre Jésus. Notre cœur est-il un bord de chemin et nous continuons notre vie sans chercher à comprendre et la vivre ; ou bien notre cœur est-il tout pierreux, c’est-à-dire tout rempli de choses qui ne servent à rien mais qui nous encombrent et nous retirent notre liberté ; ou encore notre cœur est-il rempli de ronces, c’est-à-dire envahi par la mondanité et des richesses qui nous emprisonnent ? Ou alors, notre cœur est-il une bonne terre arrosée par l’Esprit Saint pour que la parole que nous recevons puisse porter des fruits ?
Soyons honnêtes, notre cœur est un peu tous ces terrains à la fois ! C’est pourquoi, il nous faut discerner ce qui est notre véritable trésor, c’est-à-dire le cœur de notre vie, pour ne pas tomber dans le relativisme et nous permettre ainsi de nous enraciner en Dieu en laissant la parole porter du fruit.
Alors, chers frères et sœurs bien-aimés, mettons à l’école de la Vierge Marie. Oui, Notre Dame a accueilli la Parole de Dieu, elle l’a laissée grandir en elle, et elle nous a donné cette Parole de vie qu’est le Seigneur. Mais aussi, Marie nous a montré comment marcher dans la vie en laissant la parole faire son œuvre de salut. Qu’à l’école de Marie notre cœur devienne toujours plus en vérité cette bonne terre qui donne du fruit au monde d’aujourd’hui.
Amen