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        Je crois à la résurrection de la chair.

Je crois à la résurrection de la chair.

Homélie du 32ème Dimanche du Temps Ordinaire 2013 - 10 novembre 2013 - Lc 20,27-38

La vie après la mort est une question se pose au cœur de l’homme depuis toujours. D’ailleurs, lorsque les paléontologues exhument des vestiges de rites funéraires, ils ont la certitude d’avoir retrouvé des ossements humains et non d’animaux.

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Seul l’homme enterre les morts. Et ces cérémonies funéraires sont un témoignage que l’homme croie que tout ne s’arrête pas là, mais qu’il y a bien quelque chose après la mort. Oui, mais quoi ?

C’est bien la question qui nous est posée aujourd’hui dans les textes de la parole de Dieu.

Écoutons encore une ce récit tragique, et hélas très actuel, des sept frères martyrisés parce que fidèles à leur foi et qui meurt dans l’Espérance. « Tu es un scélérat, toi qui nous arraches à cette vie présente, mais puisque nous mourons par fidélité à ses lois, le Roi du monde nous ressuscitera pour une vie éternelle » ; ou encore, « C’est du Ciel que je tiens ces membres, mais à cause de sa Loi je les méprise, et c’est par lui que j’espère les retrouver » ; enfin, « Mieux vaut mourir par la main des hommes, quand on attend la résurrection promise par Dieu, tandis que toi, tu ne connaîtras pas la résurrection pour la vie éternelle ». C’est aussi la question posée par un piège tendu à Jésus par les Sadducéens qui ne croient pas à la résurrection et que nous rapporte l’évangile que nous venons d’entendre.

En fait, la grande remarque que l’on peut faire est de prendre conscience que notre intelligence humaine nous donne de saisir ce que nous vivons ici-bas, dans l’aujourd’hui de notre vie, et que nous sommes appelés ensuite à entrer dans un acte de foi en accueillant ce que nous dit le Seigneur : « Quant à dire que les morts doivent ressusciter, Moïse lui-même le fait comprendre dans le récit du buisson ardent, quand il appelle le Seigneur : ‘le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob’. Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants ; tous vivent en effet pour lui ».

Chers frères et sœurs n’est-ce pas ce que nous professons lorsque nous proclamons le Credo  ? « Je crois à la résurrection de la chair, à la vie éternelle. Amen. » Ainsi que le dit le Catéchisme de l’Église Catholique : « Nous croyons fermement, et ainsi nous espérons, que de même que le Christ est vraiment ressuscité des morts, et qu’il vit pour toujours, de même après leur mort les justes vivront pour toujours avec le Christ ressuscité et qu’il les ressuscitera au dernier jour (cf. Jn 6, 39-40) ». C’est un acte de foi car nous ne savons pas comment ni quand cela se passera. Mais, nous savons que cela arrivera !

Essayons d’entrer plus avant dans le sens de cette proclamation. Ce n’est pas seulement notre âme qui trouvera la vie en entrera dans la vision bienheureuse de Dieu, mais c’est aussi avec notre corps. Cela a une conséquence pour notre vie ici-bas : la personne humaine n’est pas seulement une âme qui serait plongée malheureusement dans un corps. Non ! La personne humaine est corps et âme. Et ce n’est pas pour rien que Dieu vient assumer un Corps dans l’Incarnation. Il nous révèle ainsi que notre corps aussi est appelé à être transfiguré dans la résurrection.

Mais alors, si le corps a une telle destinée, nous avons le devoir de respecter notre propre corps parce qu’il est le lieu d’expression de ce que nous sommes. Nous avons le devoir de respecter le corps de l’autre car il n’est pas une marchandise que l’on peut monnayer ou une boîte à outils dans lequel on peut trouver ce qui manque à un autre ! Même s’il est prisonnier par un handicap, même s’il est abîmé par l’âge, même s’il n’est pas aussi performant qu’on le voudrait, notre corps est précieux parce qu’il est appelé à la résurrection.

Vous allez me dire : « Oui, mais comment cela va-t-il se passer ? Comment un corps décomposé ou brûlé va-t-il reprendre vie à la résurrection ? » Il n’y a pas de réponse à cette question. Simplement, nous sommes appelés à entrer dans l’acte de foi. Oui, nous sommes désemparés face à ce grand mystère de la mort, mais Jésus vient nous dire que Dieu « n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants ». Telle est notre Espérance parce que telle est notre Foi.

Alors, chers frères et sœurs bien-aimés, tournons-nous vers la Vierge Marie et tout particulièrement Marie en ce jour du Samedi Saint où elle est dans l’attente, dans l’Espérance, dans le chemin de Foi. Demandons-lui de marcher avec nous afin que, même si nous ne comprenons pas tout, nous entrions nous aussi plus en profondeur dans ce merveilleux acte de foi : « Je crois à la résurrection de la chair. Amen »

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