Aujourd’hui, il est important de se rappeler que Jean-Paul II a institué ce Dimanche de la Miséricorde, en réponse à la demande du Seigneur à Sainte Faustine : « Je désire que la fête de la Miséricorde soit un recours et un refuge pour toutes les âmes, et surtout pour les pauvres pécheurs. En ce jour les entrailles de ma miséricorde sont ouvertes, je déverse tout un océan de grâces sur les âmes qui s’approcheront de la source de ma Miséricorde. »
Aussi, accueillons cette miséricorde divine qui coule à flot tout particulièrement en ce jour !
L’évangile de ce dimanche est celui de l’apparition de Jésus ressuscité aux apôtres puis, huit jours plus tard à Thomas qui était absent lors de la première apparition du Ressuscité. Que nous dit l’évangile : « Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : ‘La paix soit avec vous !’ Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau : ‘La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie’. »
Et voilà qu’une semaine après, alors que Thomas est avec les disciples, Jésus apparaît à nouveau reprend cette magnifique salutation : « La paix soit avec vous ! » Puis il invite son disciple à faire l’expérience de la Miséricorde en mettant son doigt dans les plaies glorifiées de la marque des clous et la main dans le côté transpercé du Seigneur. Ce geste conduira à la belle profession de foi reprise si souvent : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Chers frères et sœurs, dans son homélie du dimanche 30 avril 2000, le pape Jean-Paul II explique le sens de la Miséricorde : « Avant de prononcer ces paroles, Jésus montre ses mains et son côté. C’est-à-dire qu’il montre les blessures de la Passion, en particulier la blessure du cœur, source d’où jaillit la grande vague de miséricorde qui se déverse sur l’humanité. A travers le cœur du Christ crucifié, la miséricorde divine atteint les hommes. Cette miséricorde, le Christ la diffuse sur l’humanité à travers l’envoi de l’Esprit qui, dans la Trinité, est la Personne-Amour. Et la miséricorde n’est-elle pas le ‘second nom’ de l’amour, saisi dans son aspect le plus profond et le plus tendre, dans son aptitude à se charger de chaque besoin, en particulier dans son immense capacité de pardon ? »
Oui, la miséricorde divine s’exprime avant tout à l’égard de l’homme blessé, défiguré par le péché. Elle est ce qui le restaure dans sa dignité et sa vraie liberté de fils égaré. La Miséricorde divine, dont l’Écriture Sainte est remplie, est la fidélité inlassable de Dieu à son amour pour l’homme, malgré tout le péché dont celui-ci se rend coupable. Ainsi que nous l’a dit si souvent le Pape François : « Dieu ne se lasse jamais de nous pardonner, c’est souvent nous qui sommes fatigués de venir lui demander pardon ! » En ce jour n’ayons pas peur d’être des chrétiens faisant l’expérience de la Miséricorde. C’est une expérience qui nous met dans la joie du Ressuscité, dans la joie de la Résurrection à laquelle nous sommes appelés à participer par pure grâce de Dieu.
En reprenant l’évangile de ce jour, nous voyons que c’est véritablement l’expérience de la joie de la foi que fait Thomas, « dont le nom signifie : Jumeau ». Mais, au fait, en entendant une telle affirmation, une question peut se poser : de qui est-il le Jumeau ? La réponse est simple, l’évangile ne nous dit rien, nous ne le savons pas ! Mais alors, cette question rebondit : pourquoi l’évangéliste mentionne-t-il cette étymologie hébraïque ? On peut penser dans un sens spirituel que nous sommes tous un peu des jumeaux de Thomas. Et les jumeaux ont souvent une complicité d’action, d’attitude ! Alors, ne sommes-nous pas un peu comme lui dans le fait que parfois nous avons du mal à croire ce qui nous est dit par la voix des Apôtres, de l’Église ? Et c’est à chacun d’entre nous que Jésus dit aujourd’hui : « Cesse d’être incrédule, sois croyant ».
Alors, chers frères et sœurs bien-aimés, en ce jour de la fête de la Divine Miséricorde, n’ayons pas peur de lever les yeux vers la Croix du Christ, n’ayons pas peur de regarder le Seigneur Jésus crucifié, n’ayons pas peur d’accueillir les flots de miséricorde qui jaillissent de son cœur transpercé. Soyons des missionnaires de la Divine Miséricorde en annonçant avec des mots audibles et crédibles pour notre temps l’amour infini de Dieu qui ne se lasse jamais de nous pardonner !
Amen