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          Vous avez dit : Doctrine Sociale !

Vous avez dit : Doctrine Sociale !

Homélie du 29ème Dimanche du Temps Ordinaire - 16 octobre 2011 - Matthieu 22, 15-21

« Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » Cet adage est bien connu et il est même passé dans le langage courant.


Il est généralement employé pour dire qu’il ne faut pas tout mélanger. Il en découle qu’il y a des choses qui dépendent de la vie du monde, qui serait alors publiques, et d’autre qui dépendent de la vie de Foi, qui serait alors privées. Peu à peu, on en arrive à séparer l’un de l’autre d’une manière assez radicale à tel point que l’Église n’aurait plus le droit de dire quelque chose concernant la vie de l’homme en société.

Mais a-t-on vraiment saisi ce que veut dire Jésus ? Regardons de plus près les versets de l’évangile.

Jésus sort d’un piège qu’on lui tend en posant un discernement. En effet, s’il répond à la question en disant : « Oui, vous pouvez payer l’impôt » ; il passera alors pour le collaborateur qui n’est pas venu pour sauver son Peuple du joug romain. S’il dit : « Non, vous n’avez pas à payer l’impôt » ; alors il sera responsable d’un trouble à l’ordre public et passible d’une condamnation. Jésus s’en sort en invitant à aller à ce qui est essentiel en rappelant qu’il est des réalités terrestre et des réalités éternelles qu’il ne faut pas mélanger. Il invite ses interlocuteurs à tenir ensemble cette double réalité de la vie de l’homme mais en mettant chaque chose à sa place. « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » Jésus vient nous dire quelque chose sur l’homme.

Tout ne se vaut pas et il faut savoir discerner ce qui est essentiel de ce qui ne l’est pas. En d’autres termes, Jésus nous engage clairement à n’adorer que Dieu, à ne pas nous faire des idoles, à ne pas nous perdre dans des paradis artificiels. « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » Les pièces de monnaie portent l’effigie de César, et bien rendez-lui donc, c’est-à-dire obéissez à l’autorité civile tant qu’elle ne détruit pas l’image de Dieu qui est en vous. Mais en même temps, vous êtes créés à l’image de Dieu, alors donnez-lui votre cœur, votre vie puisqu’ils lui appartiennent.

Chers frères et sœurs, on ne peut en rester là. S’il faut savoir choisir et mettre dans notre vie les choses à leur juste place, nous devons aussi nous rappeler que Dieu s’est fait homme et donc qu’il a quelque chose à dire en ce qui concerne la politique, l’économie, la vie sociale. En effet, toutes ces réalités sont importantes mais elles ne seront jamais le sens ou le but de la vie humaine. Toutes ces dimensions inhérentes à notre vie en société doivent être au service de l’homme qui doit être respecté pour ce qu’il est et à qui on doit donner la possibilité de se développer d’une manière digne dans toutes ses dimensions. C’est pourquoi, à la suite du Christ Jésus, « Il appartient à l’Église d’annoncer en tout temps et en tout lieu les principes de la morale, même en ce qui concerne l’ordre social, ainsi que de porter un jugement sur toute réalité humaine, dans la mesure où l’exigent les droits fondamentaux de la personne humaine ou le salut des âmes » (Code de Droit Canonique 747,§2).

Nous sommes en quelque sorte, ici, au fondement de ce qu’on appelle la Doctrine Sociale de l’Église. Fondement qui a une première source dans l’Incarnation du Seigneur Jésus qui a pris chair de notre chair avec la place importante des réseaux complexes dus à la vie en société. Fondement qui a une seconde source dans la mission de Libération et de Rédemption accomplit par le Christ dans l’histoire et que l’Église annonce au monde d’aujourd’hui comme Mère et Maîtresse de vie.

En d’autres termes, si le politique et le religieux doivent être séparés, la personne humaine porte en elle ces deux réalités puisque l’homme s’inscrit dans la vie sociale tout en ayant son cœur ouvert au mystère de Dieu. Paradoxe de la vie de l’homme ! Or Jésus nous engage à être au service de cette double dimension de la vie humaine. « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » N’oublions jamais cette petite conjonction de coordination qu’est le petit ET. C’est le paradoxe de la vie de l’homme qui s’actualise alors dans la vie quotidienne au travers de l’annonce et la mise en œuvre de la Doctrine Sociale de l’Église.

Chers frères et sœurs bien-aimés, rendre à César ce qui est à César, c’est en définitive accepter l’incarnation, c’est accepter la réalité humaine, c’est accepter le chemin qui nous permet, dans un juste comportement vis-à-vis de "César" de pouvoir rendre à Dieu ce qui est à Dieu, c’est-à-dire la totalité de l’homme.

Amen

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